Par Jonas Collin

Le 27 septembre France 3 diffusait « Marion 13 ans pour toujours », un docu-fiction sur une jeune adolescente victime de harcèlement.  Plusieurs actions sont menées depuis des années afin de sensibiliser l’opinion publique au harcèlement scolaire.

Ils s’appelaient Emilie, Jackson ou Marion. Âgés de 9 à 17 ans, tous ont été victimes d’harcèlement durant leur scolarité. Ils se sont tous suicidés. Le Mardi 27 Septembre, France 3 diffusait le téléfilm « Marion, 13 ans pour toujours », l’histoire vraie d’une adolescente qui s’est pendue dans sa chambre. La cause ? Les violences, morales et physiques, répétées de ses camarades. Après 6 mois de calvaire, cette dernière a décidé de mettre fin à ses jours.

Mais comment peut-on définir réellement ce qu’est le harcèlement ? On emploie ce terme dans le cas d’une personne qui subit une violence répétée de la part d’un seul individu ou d’un groupe. Il implique une intention de nuire, et que la victime se trouve dans l’incapacité de se défendre. Selon des chiffres publiés en 2013, 1 enfant sur 10 serait victime d’harcèlement. La nature de ces actes peut être multiple : insultes, mises à l’écart, moqueries, menaces morales ou physiques … Toutes ces petites choses, en apparence banales, s’immiscent en la victime tel un lent poison. Cela a des conséquences sur la psyché et dans la construction identitaire à l’âge adulte : manque de confiance en soi, traumatisme, instabilité mentale … Dans le pire des cas, la délivrance apparaît dans la mort.

Des initiatives pour sensibiliser

Cependant, des solutions existent pour accompagner les victimes. Si une personne en est témoin, il faut soutenir le harcelé. Bien souvent, un élève attaqué est mis à l’écart et à besoin de soutien. Il faut être aussi actif dans la défense. Etre un médiateur auprès d’un adulte pour alerter du danger. De nombreuses initiatives émergent pour soutenir les victimes, dont notamment un plan d’actions intitulé Agir contre le harcèlement à l’école en Janvier 2012, travail toujours poursuivi par le gouvernement.

Actuellement, un numéro est mis en place, le 3020, ainsi qu’un site http://www.nonauharcelement.education.gouv.fr/ avec des conseils et des ressources exploitables. Pour Eric Débarbieux, spécialiste de la violence scolaire « il est nécessaire que toutes les familles connaissent les procédures existantes ». A cela, la formation des enseignants à la gestion de ce problème est primordial « On va mettre en place des formations pour apprendre aux personnels éducatifs à identifier les risques, on va également former des référents académiques, des formateurs ».

Le cyberharcèlement : une nouvelle menace

Les années passent, et le harcèlement se développe de plus en plus. Avant que la technologie ne fasse irruption dans notre société, ces violences se trouvaient confinées dans le milieu éducatif. Avec l’émergence des réseaux sociaux, la souffrance se poursuit dans la sphère intime pour la victime. Elle est partout. Il n’y a aucun répit. Le corps et l’esprit se retrouvent épuisés, amenant à commettre, parfois, l’irréparable. Cette pratique, c’est le cyber harcèlement. 40% des jeunes en auraient été victimes.

Dans le cas de Marion, ses brimades continuaient la nuit et pendant les vacances avec Facebook. Les insultes qu’elles recevaient étaient diverses : « salope, pute, bouffonne, va te pendre … »  Avec internet, les rumeurs se propagent. Les informations restent ancrées sur le web, et il devient difficile de s’en détacher.

Des actions de sensibilisation payante

A travers le téléfilm diffusé par France 3, la mère de Marion, Nora, tente de sensibiliser le public en allant dans les établissements. Pour elle, ce téléfilm «  doit devenir un outil pour expliquer aux jeunes comment le harcèlement se met en place, et comment réagir ». Grâce à son association « Marion, la main tendue », ses objectifs sont simples : sensibiliser et alerter l’opinion publique.

Ainsi, par le combat de Nora, d’anciennes victimes et de collectifs, des mesures sont prises par le gouvernement pour lutter contre ce fléau. Najat Vallaud Belkacem, ministre de l’Education Nationale, avait détaillé un plan d’action contre le harcèlement en 2015. Ainsi, selon l’enquête internationale HBSC, le harcèlement scolaire 700.000 jeunes en France en seraient, encore, victimes.