Le quatre heures
Par : Paul Chigioni, Ivan Rakatovao et Benjamin Drouadaine

un nouveau média pour déguster l’information

 Dans la lignée du « slow journalisme », ce pure-player propose à ses lecteurs de s’éloigner de l’actualité chaude pour s’immerger dans des reportages long-formats.
Créé en 2014, le Quatre Heures a été imaginé par six jeunes journalistes issus du Centre de formation des journalistes de Paris (CFJ). Média 100 % en ligne, il propose au public une nouvelle expérience de lecture via des reportages longs-format qui allient écrit, image et son. À raison d’un grand reportage par mois, le site d’information évite les thèmes brûlants pour s’intéresser plutôt aux sujets originaux délaissés par les autres médias.

Pas de publicité pour un plus grand confort de lecture

Visuellement, le site internet est épuré. Le menu des fonctionnalités, sur le côté gauche, est réduit à l’essentiel ce qui facilite la prise en main. L’espace central est entièrement dédié aux reportages et les transitions lentes en allant d’une page à l’autre apportent une sensation de fluidité dans la navigation. Aucune publicité ne vient parasiter la mécanique. Le modèle économique du Quatre Heures, lancé après avoir récolté plus de 10 000 € lors d’une campagne de financement participatif, repose principalement sur les abonnements. Ainsi, les fondateurs du média ont voulu apporter au public le meilleur confort de lecture possible.

Refonte de l’expérience de lecture

Le prisme du « slow journalisme » fixe la ligne éditoriale du Quatre Heures. La sélection des sujets ne s’arrête pas seulement à l’actualité « chaude » ni à un thème précis : de la politique pour les dernières élections législatives françaises, un article qui s’attaque au foot féminin pour ce qui est du sport et de la société mais aussi de l’international. L’essentiel reste de prendre son temps.

Au placard la « ringarde » pagination des articles web, le scrolling (le défilement de l’article) prend le devant comme ce que l’on peut voir sur les réseaux sociaux. 16 coups de roulette pour arriver à la fin de l’article sans s’en rendre compte, telle est la mission du Quatre Heures pour immerger le lecteur dans leurs histoires en évitant de les perdre en chemin.

Sur ce chemin vous pourrez entendre les oiseaux qui chantent juste au dessus de vous. C’est ce qui se passe lors de la lecture de l’article sur le pays des moines du mont Ahtos. Des sons d’ambiance viennent parfaire l’immersion. Lecture c’est un grand mot. On navigue entre textes et images. Tous les médias sont utilisés pour mettre les sens en éveil. Les photos sont en grands formats (16:9) et les vidéos peuvent être simplement atmosphériques comme proprement informatives pour faire avancer le reportage.

Escale des moines - Article du 4 heures

Publication : le quatre heures

Un espace participatif

Afin de s’assurer un lien de confiance avec le public, le site du Quatre Heures comporte des sections dans lesquelles l’internaute forme communauté et participe.

Le salon est le premier d’entre eux, c’est un espace de dialogue où les abonnés peuvent discuter des articles comme dans un forum, et surtout, où ils ont la possibilité d’échanger avec les journalistes pour avoir des informations supplémentaires sur les articles.Quant aux journalistes, c’est l’occasion pour eux de développer à la fois l’identité de leur média et l’info.

Des moyens de promotion

A la différence du salon, la cuisine est un espace en libre accès, c’est l’occasion pour l’équipe de faire la promotion des évènements dont ils sont partenaires (concours de synopsis par exemple). Ça leur permet aussi de tisser des liens avec d’autres rédactions.

La promotion est très importante pour un jeune média. La vidéo y participe, car outre la possibilité de fournir une vision plus élargie de leur sujet, cela leur permet de diffuser leurs vidéos sur Youtube et donc de s’assurer une bonne visibilité.

Malgré cet avantage offert par les outils du web et du multimédia. Son style et son accès payant suppose toutefois un public ciblé et cultivé à la recherche de nouveauté. Peut-être juste assez pour vivre et produire des articles plus variés, mais pour l’instant trop léger pour inverser la tendance globale de l’information rapide.