« Sans accord à Paris, ça deviendra chaotique »

Par Laure Blachier et Clément Barbet.

 

La climatologue Valérie Masson-Delmotte, vendredi 11 septembre présente les enjeux de la COP 21 aux étudiants du master de journalisme.

Valérie Masson-Delmotte, chercheuse au CNRS dirige des recherches au laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE), est la candidate du gouvernement français pour coordonner la rédaction du prochain rapport du GIEC (Groupe d’expertises intergouvernementale sur l’évolution du climat). Elle étudie les climats passés et leurs variations à travers l’analyse des glaces polaires. La scientifique a présenté un état des lieux de la situation mondiale concernant le réchauffement climatique à partir d’un chiffre simple : «  la température a augmenté de 0,85 degrés entre 1901 et 2012 » a déclaré Mme Masson Delmotte.

Tout l’enjeu de la COP 21– conférence sur le climat qui aura lieu à Paris du 30 novembre au 14 décembre prochain– est de parvenir à un accord entre les 195 pays pour limiter l’augmentation des températures moyennes à 2 degrés Celsius avec un outil : contenir les émissions de gaz à effet de serre. Pour cela, il faudrait qu’il y ait au maximum 3 200 gigatonnes de gaz carbonique dans l’air d’ici à 2020. Or 2 000 Gt ont déjà été émises depuis 1870 : alarmiste, Valérie Masson-Delmotte précise que si les comportements actuels ne changent pas, la température pourrait augmenter de plus de 4 degrés d’ici à 2100. Avant d’ajouter « les conséquences sur le climat sont multiples et importantes :  fonte des glaciers et de la banquise, réchauffement de l’eau de mer en surface et hausse du niveau de la mer de 19 cm, ce qui aura un impact direct sur les littoraux ».

Néanmoins la scientifique modère ses propos en ajoutant «[qu’] il y a aujourd’hui une prise de conscience sur les enjeux climatiques ». Pourtant, à  deux mois de l’ouverture de la conférence, seuls 60 pays ont officialisés leurs engagements en donnant leur plan d’action. « S’il n’y a pas d’accord à Paris, ça deviendrait chaotique » a déclaré la climatologue.