Par Lilian Pouyaud

Les entreprises cotées en bourse subissent des dommages collatéraux lors de la diffusion de fake news : depuis le Studio 106 de Radio France, Vinci fêtait le 22 novembre 2018 un triste anniversaire survenu deux ans auparavant, jour pour jour, une baisse de sa valeur boursière.

Basée sur la chute de la valeur des actions du groupe Vinci après la diffusion d’une fake news, une conférence réunissait Pierre Dupart (directeur de la communication du groupe), Guillaume Maujean (rédacteur en chef du service finances du journal Les Echos) et Jean De Belot (directeur de l’agence de communication Aria Partners). Un faux communiqué de presse envoyé le 22 novembre 2016 à 16h10 en pleine séance boursière à différentes rédactions annonçait le licenciement du directeur financier de l’entreprise de BTP. En 10 minutes, l’action de Vinci dévisse sur les marchés et perd 7 milliards d’euros. La chute est si violente que les cotations sont suspendues. Vinci regagne très vite ses 7 milliards perdus lorsque Pierre Duprat et le communicant de crise Guillaume Maujean réagissent et expliquent avoir été victimes d’une fake news.

Deux ans plus tard, les deux hommes sont réunis accompagnés du rédacteur en chef du service Finances des Echos et viennent témoigner. Mais le constat est en demie teinte et le journaliste est bien placé pour le savoir. Si Les Echos ont eu, à l’époque,  la sagesse d’attendre des informations émanant de sources sûres, d’autres n’ont pas eu cette bienveillance. Aujourd’hui, le directeur de la communication de Vinci évoque amer mais sans les nommer, des agences de presse anglo-saxonnes “responsables de la propagation de ces fausses informations”. Trente minutes de conférence auront posé les bases d’un débat plus large mais les intervenants sont unanimes pour l’avenir. Une exigence des lecteurs pour une information de qualité et vérifiée car personne n’est à l’abri désormais et les seuls sauveurs restent, selon les intervenants unanimes, les journalistes.