Encore une fois,

Annie Ernaux peut écrire la vie

Anaïs Demaison

Le féminisme n'a pas besoin d'étiquette

F. Scarbonchi & G.Raoul

Raconter la vie de ses semblables

« La vie des gens n’existe pas s’il n’y a pas de mot pour la dire. »

A.Raguin et Q.Battais

Annie Ernaux, un hommage unanime

En 1975, Annie Ernaux s’installe à Cergy-Pontoise. Elle enseigne dans un collège puis pour le Centre national d’enseignement à distance. Elle est le témoin de la construction de la ville nouvelle, et voit l’université de Cergy sortir de terre. Le lieu irrigue son oeuvre à partir du Journal du dehors (1993) : les gens qu’elle rencontre dans la ville nouvelle, dans le RER, deviennent des sujets du récit.
Changement radical de perspective avec Les Années (2008), vaste fresque du siècle passé, dont le projet est le suivant : « Ce ne sera pas un travail de remémoration tel qu’on l’entend généralement, visant à la mise en récit d’une vie, à une explication de soi. Elle (l’écrivain) ne regardera en elle-même que pour y retrouver le monde, la mémoire et l’imaginaire des jours passés du monde, saisir le changement des idées, des croyances et de la sensibilité… »
Annie Ernaux a assisté aux deux jours de colloque international consacré à son oeuvre dans l’enceinte de l’université : prenant la parole, éclairant des points biographiques, des partis pris d’écriture, elle a honoré par sa présence cette manifestation scientifique où des universitaires ont analysé son oeuvre. Des étudiants de lettres, actifs dans une troupe de théâtre, ont proposé une adaptation scénique des Années. En clôture de ces journées, Annie Ernaux a reçu le doctorat d’honneur de l’université.
Les étudiants du master de journalisme de l’UCP ont suivi travaux et spectacles, ils se sont prêtés au difficile exercice de rendre compte, en journalistes, de communications scientifiques et de représentation théâtrale : ce sont leurs articles que vous lirez dans les pages qui suivent.

Jean-Claude Lescure

Directeur du master journalisme