Comment organiser un bon télétravail ?

Thomas OUDET — Mon, 09 Nov 2020 15:53:34 +0000

Face au Covid-19, le télétravail s’impose comme un mode de fonctionnement de plus en plus courant. Mais comment adapter celui-ci à chaque métier ? Comment l’organiser ? Surtout : comment en parler avec ses équipes ? Début de réponse avec l’exemple d’Explore Media.

« On s’adaptera à chacun.» C’est par cette phrase de Michaël, co-fondateur d’Explore, que l’on peut résumer l’organisation de ce média indépendant sur les réseaux sociaux. Entre les deux confinements, le télétravail était déjà un sujet discuté et débattu entre les membres du média. Au bureau, chacun pouvait exprimer ses inquiétudes, mais aussi ses souhaits. Il faut dire que les postes sont différents : les journaliste avec un besoin de tourner sur place, l’équipe marketing qui elle, a besoin d’être toujours en contact, les motion designers et monteurs au matériel lourd et complexe à déplacer… Il a donc fallu prévoir à l’avance, ne pas se précipiter et organiser un télétravail réfléchi et responsable.

Après trois semaines de discussions, un nouveau message de Michaël tombe sur la conversation générale : « Nous allons mettre en place le télétravail ». Avec ce message, un tableau récapitulant qui viendra, ou non, au bureau. Le choix est également donné à ceux qui le désirent de rester chez eux, à la seule condition de posséder une bonne connexion internet et un bon espace de travail. Le matériel encombrant (tours d’ordinateurs, écrans, matériel de tournage…) pourra leur être livré au besoin. Enfin, une attestation dérogatoire sera fournie à ceux ayant besoin de se rendre au travail. Autant de détails qui ont permis d’éviter un changement brusque ou désordonné ne dégradant ni la qualité de rendu, ni l’ambiance de travail. Un cadre bénéfique pour toute l’équipe.

Jérémie, autre co-fondateur d’Explore Media, fait le bilan : « On s’est beaucoup mieux organisé que pour le premier confinement. La communication entre nous a été bien meilleure. » Après avoir longtemps débattu, la solution d’un télétravail partiel et adapté à chacun est apparue comme la plus cohérente. « Le but était de limiter le nombre de gens en contacts dans les bureaux, tout en permettant à chacun de travailler dans de bonnes conditions ». Tout a été mis en place pour que Explore passe cette étape difficile. Et elle est d’autant plus importante : les quatre derniers mois étant d’ordinaire les plus prolifiques, le confinement intervient dans une période économiquement vitale pour le média.

Photo : Alterio Felines

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« La télé ne voulait pas de nous »

Thomas OUDET — Sat, 19 Sep 2020 13:55:52 +0000

« La télé ne voulait pas de nous »

Le Rap est une culture à part. Son style, son engagement et sa popularité en font le genre musical le plus écouté en France. Pourtant, les acteurs de ce milieu ont souvent eu à combattre de nombreux préjugés et portes fermées. En réponse à cela, les rappeurs ont créé leurs propres médias : des espaces où ils peuvent exprimer pleinement leur art.

Au commencement, pourtant, il n’y a que la musique. «On se fichait de ce que les médias pensaient de nous, de nos quartiers. On voulait juste faire de la musique.». Ces paroles sont d’autant plus importantes qu’elles viennent d’Ekoué Labitey, membre de La Rumeur, groupe ô combien important dans l’histoire du hip-hop.

Mais pourtant, quand on fait de la musique, l’important est ceux qui nous écoutent. Et, pour cela, il faut être diffusé. Au début des années 2000, les grandes radios nationales sont alors les voix privilégiées pour se faire entendre. Problème : la relation entre médias et rappeurs est compliquée. Une méconnaissance du milieu a créé une vision stéréotypée du rap, qui empêche le dialogue. Pour lutter contre cela, certains ont fait un choix : créer leur propre média, leur propre sphère, leur propre monde finalement.

Fif Tobossi a fait ce pari en 2005, et a créé Booska-P, qui deviendra, dans les années 2010, un des sites internet de référence pour tous les fans de rap. « On a voulu créé des alternatives, en opposition aux médias traditionnels et à Skyrock. ». A la base, une volonté de s’organiser au sein même du rap, pour ne pas laisser cet art conté par d’autres. Les débuts étaient, certes, hésitants, mais la vision du rap véhiculée dans les médias a été une véritable impulsion pour la création. «On voulait montrer autre chose, d’autres rappeurs. »

Aujourd’hui, les médias spécialisés dans le rap existent toujours autant : Booska-P évidemment, mais également Daymolition, Genius, ou encore 13OR-du-HipHop. Le genre musical, lui, n’a eu de cesse de se développer. De nouvelles générations arrivent, avec de nouvelles attitudes : réduisant encore plus la distance entre eux et leur public (notamment grâce aux réseaux sociaux).

Mieux encore, le rap représente une « musique streamée » sur 2 au niveau mondial. Les rappeurs sont reconnus dans leur profession, et ce sont maintenant les médias qui demandent pour collaborer avec les artistes. Tous ces constats permettent à Ekoué Labitey et Fif Tobossi de conclurent conjointement : «Il y a encore du chemin à faire, mais les choses ont déjà beaucoup changé. »

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