Le mouvement d’opposition à la loi el Khomri, dite « Loi Travail », s’est illustré par l’ampleur de la mobilisation en ligne. Pétitions, vidéos de YouTubeurs à succès ou groupes Facebook appelant à la grève, la contestation s’est faite entendre sur de nombreux supports, et a suscité différentes interrogations quant à ses objectifs et ses impacts potentiels. Romain Badouard, intervenant dans le master de journalisme de l’UCP, est revenu dans les médias sur les caractéristiques de ce mouvement.
Dans une interview donnée à Rue 89, le chercheur en sciences sociales décrypte la manière dont les réseaux sociaux et les outils de mobilisation en ligne permettent à des citoyens « ordinaires » de lancer leurs propres mouvements, et ainsi déborder les associations et les syndicats. Il analyse ces mobilisations comme autant de nouveaux indicateurs de mouvements d’opinion, qui viennent nourrir le débat public sur des sujets de société. Dans The Conversation, il revient sur la nature même de l’engagement en ligne : un engagement souple, éphémère, qui permet via les réseaux sociaux de décloisonner les publics militants et toucher de nouvelles cibles.
Une question centrale derrière ce mouvement étant sa capacité à traduire la mobilisation en ligne dans la rue, la thématique a fait l’objet d’un débat sur BFM TV dans lequel le chercheur en sciences de la communication a livré son analyse de l’articulation entre les mouvements « en ligne » et « hors ligne » : les pétitions et mobilisations sur les réseaux sociaux constituent également des ressources pour les syndicats dans les négociations, et viennent ainsi compléter leurs registres d’action. Enfin, dans Le Monde, il revient sur les réactions des pouvoirs publics à ces outils de mobilisation, en montrant comment ils leur imposent de nouvelles stratégies de communication.