Lors de la conférence « Éditeurs et GAFA, peut-il y avoir un partenariat gagnant ? », organisée par Médias en Seine le jeudi 18 novembre, les éditeurs français se sont montrés optimistes vis-à-vis des futurs accords commerciaux avec les géants de la tech.

Les relations entre la presse et les GAFA (Google, Amazon Facebook et Apple) prennent un virage décisif. Le géant Américain Google a annoncé le jour même du festival des médias avoir signé un accord avec des journaux français afin de rémunérer l’utilisation de leurs contenus.

Une première mondiale pour les éditeurs de la presse quotidienne et magazines que sont Le Monde, Courrier International, L’Obs, Le Figaro, Libération et L’Express. L’accord s’inscrit dans le cadre de la législation européenne sur les droits voisins.

Un tournant historique

« Nous sommes à une époque véritablement historique, on est actuellement en train de renégocier les termes de la compensation concernant l’utilisation de notre contenu », a souligné d’emblée David Chavern, PDG de la News Media Alliance qui regroupe 2 000 groupes de presse journaux américains, au cours de l’événement, ajoutant que la « nouvelle administration Biden sera encore plus agressive dans ces domaines-là. (…) C’est évident que ça ne plaît pas aux principales plateformes techno. Parce qu’elles vont devoir commencer à payer le contenu comme on paye à l’heure actuelle pour la musique ».

Le PDG de l’Agence France Presse Fabrice Fries a affirmé être « optimiste » quant aux relations avec les GAFA et l’agence de presse : « On sent depuis quelques mois un changement d’attitude des plateformes qui se font à l’idée de rémunérer les contenus ». Le contrat signé ce jour-là est la preuve même du changement de position de Google, qui accepte désormais de rémunérer les éditeurs de presse pour leurs contenus (vidéos et photos) dans le cadre du droit voisin.

Les GAFA à la recherche de qualité

Cette nouvelle position, le directeur numérique du groupe Bayard Presse Philippe Colombet l’a expliqué, par l’appétit qu’ont les plateformes « pour les contenus de qualité », produits par les éditeurs de presse. Il a estimé qu’il « faut que le journalisme soit financé, et si une loi permet de favoriser la création d’emplois durables, pourquoi ne pas utiliser ces outils également ? ».

Le PDG de l’AFP compte bien faire des plateformes ses principaux clients dès l’année prochaine. « Compte tenu de la taille et des discussions en cours avec les plateformes, l’objectif est de doubler notre chiffre d’affaires, soit 20 millions d’euros. Avec l’idée que Facebook et Google comptent parmi nos principaux clients », a déclaré Fabrice Fries. D’autres représentants de magazines ou encore l’AFP vont également vouloir négocier avec les plateformes. Nul doute que ces accords seront scrutés de près et donneront des idées aux autres pays de l’Union européenne et au-delà.