endométriose Archives | Master Journalisme - Gennevilliers https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/mot-clef/endometriose/ De la presse écrite au web Journalisme Sat, 05 Apr 2025 20:45:13 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.2 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/wp-content/uploads/logo-CYU-1-1-150x150.png endométriose Archives | Master Journalisme - Gennevilliers https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/mot-clef/endometriose/ 32 32 Du tabou à la reconnaissance : Comment le numérique amplifie la voix des femmes atteintes d’endométriose ? https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/web-et-endometriose/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/web-et-endometriose/#respond Wed, 26 Mar 2025 10:14:08 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=243398 L’article Du tabou à la reconnaissance : Comment le numérique amplifie la voix des femmes atteintes d’endométriose ? est apparu en premier sur Master Journalisme - Gennevilliers.

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Charlotte Le Balch et Margaux Fresnais

L’endométriose, longtemps ignorée et minimisée par la société et le monde médical, bénéficie aujourd’hui d’une meilleure visibilité grâce aux témoignages des femmes atteintes de cette maladie sur les réseaux sociaux. Ces plateformes leur permettent de partager leurs expériences, sensibiliser le public et briser le silence autour de cette maladie encore mal comprise.

 Aujourd’hui, grâce à la puissance des réseaux sociaux et aux nombreux témoignages en ligne, la parole se libère, favorisant une meilleure sensibilisation et reconnaissance de cette pathologie qui touche une femme sur dix. Sur des plateformes comme TikTok et Instagram, les témoignages se multiplient : les femmes partagent leurs difficultés de diagnostic et l’impact quotidien des symptômes. Des associations voient le jour sur les réseaux, telles que #endométriose, pour faire entendre leur combat. Des comptes dédiés, comme Info Endométriose ou Balance Ton Endométriose, jouent un rôle crucial. Le web devient ainsi un véritable amplificateur pour les patientes en quête de compréhension, de diagnostic et de solutions.

illustration douleur endometriose

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“Règles douloureuses, douleurs pendant ou après un rapport sexuel, douleurs aux toilettes, douleurs pelviennes, règles hémorragiques, ballonnements et nausées, fatigue chronique ou même encore dépression”, ce témoignage de Shayna, une influence sur Tik Tok, décrit ses symptômes liés à l’endométriose. Cette maladie dite à la “mode”, qui touche 2 millions de personnes menstruées en France à longtemps été ignorée. Cependant, le monde numérique, et plus particulièrement les réseaux sociaux, ont offert à ces femmes atteintes de cette maladie l’opportunité de s’exprimer ouvertement sur le sujet.

Témoignages : entre libération et sensibilisation

Djihene Abdellilah, femme atteinte d’endométriose, témoigne de sa maladie sur les réseaux sociaux. “Les symptômes qu’on connaît, ce sont des douleurs extrêmes pendant les règles, mais certaines ont de l’endométriose sans douleur. Il va y avoir des douleurs projetées aux épaules, des douleurs aux intestins. Il y a des douleurs pendant les rapports.(…) En fait, il n’y a pas un seul type de symptômes”. Ces effets peuvent incommoder le quotidien de ces femmes et sont différents selon chacunes. “C’est des incapacités de se lever pendant deux jours, trois jours, des douleurs quand on va à la selle, par exemple, ou quand on va uriner. On peut marcher dans la rue et d’un coup avoir l’impression que quelqu’un nous met un gros coup de couteau dans le bas du dos et être complètement bloqué”.

Une maladie souvent inconnue pour celles qui en souffrent mais dont les témoignages, la description des symptômes permettent à ces dernières de mieux comprendre leur corps et de mettre un nom sur ce qu’elles ont. Les réseaux contribuent à cette prise de conscience. “Il y a beaucoup de femmes qui n’ont pas forcément accès à tous les soins, qui n’ont pas accès non plus forcément à toutes les informations et qui découvrent en fait qu’elles ont les mêmes symptômes que d’autres personnes. Elles comprennent alors qu’il faut qu’elles aillent consulter”, poursuit Djihene Abdellilah. Un moyen de favoriser l’expression, un espace pour partager son vécu et une opportunité pour les médecins de rendre accessibles et compréhensibles les enjeux liés à l’endométriose. “Le docteur Benzifala, par exemple. Il a un TikTok, où on peut le voir aussi bien faire des opérations que vulgariser ce qu’est cette maladie”.

Associations et réseaux sociaux : un levier de sensibilisation

Les associations mesurent également l’importance des témoignages dans leur stratégie de communication, sur les réseaux sociaux. “On a des déclarations de femmes, qu’on diffuse sur un format plus réduit sur les réseaux et on met toujours le lien vers l’onglet témoignage de notre site. C’est important de donner la parole aux personnes invisibilisées. Ça permet également aux proches des malades de mieux comprendre cette maladie”, explique Sarah, présidente de l’association Sororifemme, association française de sensibilisation à l’endométriose féministe, inclusive  et  alliée  LGBTQIA+.  Son association est présente sur différents réseaux sociaux pour s’adapter à des tranches d’âges différentes. “Les réseaux sociaux nous permettent de toucher un public plus large qu’on ne toucherait pas sur le terrain”, ajoute-t-elle.

Les prises de paroles de femmes connues ont également joué un grand rôle. “Ce qui a beaucoup aidé c’est la prise de parole de personnes célèbres, les actrices connues, qui ont beaucoup ouvert le débat au niveau de l’espace public, plus les personnes en parlent, plus elles exposent le problème, et plus ça crée un effet boule de neige”, explique Sarah. Mais Marie Lafon Bach, spécialiste du féminisme, tient à rappeler que cette libération de la parole n’est pas égale chez toutes les femmes. “Ce sont généralement toujours les mêmes femmes qui s’expriment avec un certain capital culturel , mais ça permet quand même de donner une visibilité à ces questions et permet de les amener dans les arènes politiques”, explique-t-elle.

Désinformation et business en ligne

La connaissance de cette maladie par un large public crée certaines dérives. Des personnes utilisent l’excuse de cette maladie pour en tirer un bénéfice comme l’explique Djihene Abdellilah : “c’est aussi un moyen pour tous les charlatans de trouver des proies faciles”. Ces personnes profitent de la grande détresse de ces femmes pour proposer des alternatives non médicales pour les soigner de cette maladie. “On m’a déjà proposé avec le Coran, avec des plantes du Tibet, avec tout un tas de trucs” Sarah, présidente de l’association Sororifemme, reconnaît également tomber régulièrement sur des contenus de désinformation sur les réseaux sociaux “Le problème c’est qu’il y a des jeunes qui se documentent uniquement à travers les réseaux sociaux et qu’il y a beaucoup de fake news à ce sujet. Par exemple, je suis déjà tombée sur des posts expliquant que si tu as de l’endométriose c’est parce que tu as des problèmes relationnels ou que tu ne veux pas grandir, alors que c’est totalement faux”, précise-t-elle. Le combat pour la reconnaissance de l’endométriose est loin d’être terminé. Si la mobilisation des femmes et des associations sur les réseaux sociaux permet des avancées notables, elle expose également à des pratiques et discours controversés, mettant en lumière les défis restants.

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Endométriose: « Le discours d’Emmanuel Macron est une reconnaissance morale » selon la présidente d’EndoFrance Yasmine Candau https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/endometriose-le-discours-demmanuel-macron-est-une-reconnaissance-morale-selon-la-presidente-dendofrance-yasmine-candau/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/endometriose-le-discours-demmanuel-macron-est-une-reconnaissance-morale-selon-la-presidente-dendofrance-yasmine-candau/#respond Fri, 11 Feb 2022 17:47:30 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=239959 Le 11 janvier, le président de la République lançait une stratégie nationale de lutte contre l’endométriose, maladie de l’appareil génital féminin qui touche une femme sur dix. Les différentes annonces doivent faciliter le parcours de soins, supprimer l’errance médicale, ou financer la recherche et « donnent beaucoup d’espoir » selon Yasmine Candau, présidente de l’association EndoFrance, atteinte […]

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Le 11 janvier, le président de la République lançait une stratégie nationale de lutte contre l’endométriose, maladie de l’appareil génital féminin qui touche une femme sur dix. Les différentes annonces doivent faciliter le parcours de soins, supprimer l’errance médicale, ou financer la recherche et « donnent beaucoup d’espoir » selon Yasmine Candau, présidente de l’association EndoFrance, atteinte de cette maladie.

Le Président de la République a dit que l’endométriose est “un problème de société, et non un problème de femmes”. Ces mots vous ont-ils touchée ?

Totalement. Ces mots ont été très émouvants. On a reçu beaucoup de messages de femmes qui étaient émues d’entendre le Président parler de notre maladie. Beaucoup ont l’impression d’être enfin reconnues dans leur souffrance. Il y a eu de la réjouissance et un grand soulagement. Il était temps d’agir. Encore aujourd’hui, des présidentes d’associations européennes nous félicitent. Elles souhaitent que la même chose soit faite chez elles. Ce discours est une reconnaissance morale pour les femmes.

Le plan du Gouvernement prévoit d’investir dans la recherche contre la maladie. Cette perspective vous redonne t-elle espoir ?

Toutes les annonces vont dans le bon sens et donnent beaucoup d’espoir. On sait que ça prendra du temps. La prise de conscience arrive déjà tardivement, donc mettre les choses en œuvre prendra du temps. Mais soyons optimiste: il y a enfin une prise de conscience sur la nécessité d’agir. La recherche est un point important car tant que les origines de cette pathologie ne seront pas comprises, elle sera toujours difficilement diagnostiquée.

Lorsque l’on est atteinte d’endométriose, quels sont les problèmes posés par le parcours de soins ?

C’est ce que l’on appelle l’errance médicale. Aller d’un médecin à un autre sans vraiment savoir quoi faire. Une femme touchée par cette maladie est souvent livrée à elle même. Le travail de nos bénévoles consiste à aider ces personnes qui ne savent plus où aller et qui sont à bout de souffle dans leur prise en charge. Le plan gouvernemental prévoit justement de travailler sur ce problème, avec la mise en place des filières de soins par région. Le but sera de flécher le parcours de soins. Grâce à cela, les équipes qui travaillent sur l’endométriose seront mieux visibles par les patientes, médecins généralistes, sages-femmes, et gynécologues de villes.

Depuis sa création en 2001, comment votre association EndoFrance a-t-elle évolué ?

En vingt ans, elle a surtout évolué par rapport au nombre de bénévoles et d’adhérents. En juin 2021, nous avions 120 bénévoles et 2650 adhérents à jour de cotisation, répartis sur toute la France. Les missions restent les suivantes: soutenir, informer, agir. Soutenir les personnes atteintes d’endométriose et leur entourage, informer le grand public sur la maladie, et agir auprès des pouvoirs publics et des professionnels de santé pour améliorer le parcours de soin des personnes atteintes d’endométriose. L’année dernière, nos bénévoles ont réalisé plus de trois-cent actions, en visioconférence, certes, avec le contexte de crise sanitaire. Le but est de continuer à échanger avec les couples et les femmes atteintes. Informer le public par des conférences et des tables rondes avec des professionnels de santé pour apporter des informations fiables. L’association a aussi beaucoup agi avec les équipes ministérielles pour faire des préconisations afin d’élaborer la stratégie nationale annoncée par Emmanuel Macron.

Votre association travaille-t-elle en réseau avec d’autres organismes similaires comme ENDOmind ou Info Endométriose ? 

Nous avons travaillé avec ces associations auprès des équipes ministérielles. Chacune apporte son point de vue et son positionnement. Chez EndoFrance, nous sommes vraiment au contact des patientes avec la mission de les soutenir. L’année dernière, nous avons répondu à près de 50 000 mails pour mener une action de terrain et de proximité. Ce n’est pas forcément le cas d’ENDOmind qui agit plus avec une fonction lobbying aux côtés des parlementaires. On se complète et on essaie de travailler main dans la main pour la même cause. 

La marraine d’EndoFrance est l’actrice Laetitia Milot mais l’association a également un parrain, Thomas Ramos, joueur de rugby professionnel au Stade Toulousain. Est-il important pour vous d’impliquer les hommes pour mieux sensibiliser ?

Bien sûr ! Lors des premières réunions faites par EndoFrance, c’était du 100% féminin. Petit à petit, on a vu arriver un conjoint, un papa, un frère, un ami qui viennent chercher l’information et essayer de comprendre la maladie. Ils accompagnent surtout un être cher dans son combat quotidien. C’est ce qu’a fait Thomas Ramos lorsqu’il nous a contactés pour nous expliquer que sa future femme était atteinte d’endométriose et que c’était compliqué au quotidien. Lui et sa compagne ne savaient pas vers quoi ils allaient. Son ambition est de changer le regard des hommes sur cette maladie, et montrer qu’ils ont un rôle à jouer pour mieux accompagner. Thomas Ramos nous aide à sensibiliser le monde du sport, qui est un milieu que l’on ne toucherait pas forcément sans lui. 

Quelles sont les prochaines perspectives pour votre association ?

Avoir plein de nouvelles bénévoles ! (rires) On a besoin de soutien dans toutes les régions pour répondre à la demande face à une maladie qui touche une femme sur dix. Ça représente beaucoup de travail d’agir quotidiennement pour soutenir les autres, sachant que nous sommes nous-mêmes atteintes d’endométriose. Le comité de pilotage national fera avancer les choses dans le bon sens. Nous allons y veiller. 

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