Fact-checking Archives | Master Journalisme - Gennevilliers https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/mot-clef/fact-checking/ De la presse écrite au web Journalisme Tue, 22 Dec 2020 19:54:51 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.2 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/wp-content/uploads/logo-CYU-1-1-150x150.png Fact-checking Archives | Master Journalisme - Gennevilliers https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/mot-clef/fact-checking/ 32 32 BBC : Un regard attentif sur la gestion des pouvoirs publics en temps de pandémie https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/bbc-un-regard-attentif-sur-la-gestion-des-pouvoirs-publics-en-temps-de-pandemie/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/bbc-un-regard-attentif-sur-la-gestion-des-pouvoirs-publics-en-temps-de-pandemie/#respond Tue, 22 Dec 2020 19:53:10 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=11246 A l’occasion du festival Médias en Seine jeudi 19 novembre à la Maison de la Radio à Paris, James Stephenson, rédacteur en chef à la BBC, liste les défis d’ordre politique du grand média durant la crise sanitaire. James Stephenson est mal à l’aise avec le vocabulaire guerrier. Pourtant, ses expressions s’en rapprochent. Pour évoquer […]

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A l’occasion du festival Médias en Seine jeudi 19 novembre à la Maison de la Radio à Paris, James Stephenson, rédacteur en chef à la BBC, liste les défis d’ordre politique du grand média durant la crise sanitaire.

James Stephenson est mal à l’aise avec le vocabulaire guerrier. Pourtant, ses expressions s’en rapprochent. Pour évoquer la crise sanitaire, Stephenson parle de « période sombre ». La gestion de la pandémie subit les critiques au Royaume-Uni, l’un des pays les plus touchés d’Europe. Les personnalités politiques sont pointées du doigt. Face ce déchirement, la BBC s’est retrouvée dans une situation délicate : « C’est la plus grande crise que j’ai connue dans ma vie professionnelle » témoigne le journaliste. Les défis affrontés par le grand média britannique se sont multipliés, face à de nouvelles attentes du public.

De la méfiance à l’égard du gouvernement

Expliquer la pandémie, mettre en avant le personnel hospitalier, rassurer… Les défis se sont accrus pour la BBC depuis mars dernier. Mais la crise du Coronavirus a créé des tensions politiques auxquelles se sont ajoutées les préoccupations d’un public toujours en quête de nouvelles explications. Entre-temps, la situation est devenue plus critique lorsque Boris Johnson a été admis en soins intensifs. Depuis le début de la pandémie, la  gestion de la crise par le gouvernement a suscité de la méfiance auprès du public : « Le consensus politique a évolué sur la société. Il y a eu d’importants  problèmes sur le système de test et le tracking des malades ». Le journaliste britannique revient notamment sur l’insuffisance de matériel médical, même lors de la seconde vague.  Il estime que la gestion du gouvernement doit s’inscrire, elle-aussi, parmi les analyses médiatiques : « Suffisamment de décisions politiques sont passées pour  que la BBC puisse en parler ».  

« Au début, les ministres refusaient d’apparaître dans nos émissions politiques »

Pour éclairer les interrogations des auditeurs, le grand média britannique a compté sur l’invitation des personnalités politiques lors des matinales.  Mais « au début de la crise, les ministres refusaient les invitations dans nos émissions politiques ».  Le contexte politique actuel semble rajouter de la difficulté dans le traitement médiatique de la crise. « Tout s’est déroulé sous un gouvernement aux positions radicales » ajoute très calmement James Stephenson. Le climat hostile entre la BBC et le gouvernement de Boris Johnson a laissé craindre une perte de financement pour le grand média. La pandémie semble avoir attisé ces divisions. Elle est également apparue comme une préoccupation de trop avec les négociations post-Brexit et le bouleversement des institutions.

Une vérification permanente de l’info

Pourtant, la parole des politiques et des scientifiques s’est montrée essentielle pour décrypter la pandémie. « Les gens avaient faim de faits » constate le rédacteur en chef. Le journaliste rappelle que 22 millions de personnes au Royaume-Uni ont écouté l’allocution du Premier ministre lors du premier confinement, sur l’antenne de la BBC : « Le public désirait connaître les restrictions qui s’imposaient à eux ». Dans ce contexte, la recherche de sources s’est inscrite comme une priorité : « 85% de la population britannique s’est tournée vers la BBC chaque semaine en septembre, il faut être une source de confiance ». Mais la désinformation a provoqué une seconde crise par-dessus la Covid-19. C’est pourtant pendant cette « période sombre » que les Britanniques ont été plus conscients de l’impact des fake-news. Le grand média britannique a mis en place un système d’alerte en temps réel afin de signaler leur présence. Plus qu’un outil de contrôle, la BBC vérifie également les déclarations politiques : « Nous avons une équipe de fact-checking interne qui regarde les informations transmises sur le nombre de tests effectués et sur la véracité des faits » ajoute le journaliste. La pandémie semble avoir accentué l’attention de la BBC quant aux déclarations des ministres pour assouvir les nouvelles attentes des auditeurs. James Stephenson résume leur état d’esprit durant la crise sanitaire : « En temps de guerre, on est tous sur le même bateau ». Une nouvelle allusion à un contexte guerrier, où la BBC doit faire preuve d’impartialité pour emporter la confiance des Britanniques.

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Réinventer le fact-checking avec les bases de données https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/reinventer-le-fact-checking-avec-les-bases-de-donnees/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/reinventer-le-fact-checking-avec-les-bases-de-donnees/#respond Mon, 14 Dec 2020 18:19:29 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=11100 Ioana Manolescu, chercheuse à l’Inria (L’Institut national de recherche en informatique et en automatique) et enseignante à l’École polytechnique, veut mettre les bases de données au service du journalisme. Parfois, en dessous d’une publication quelque peu douteuse sur Facebook, vient s’afficher un encart des Décodeurs du Monde, certifié « média de vérification » par la plateforme. Une […]

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Ioana Manolescu, chercheuse à l’Inria (L’Institut national de recherche en informatique et en automatique) et enseignante à l’École polytechnique, veut mettre les bases de données au service du journalisme.

Parfois, en dessous d’une publication quelque peu douteuse sur Facebook, vient s’afficher un encart des Décodeurs du Monde, certifié « média de vérification » par la plateforme. Une polémique sur des propos controversés ? Désintox, le service de fact-checking de Libération mène l’enquête pour vous, afin de vérifier la véracité des propos tenus. La massification des contenus de désinformation et leur viralité sur les réseaux sociaux ont poussé les médias traditionnels à revêtir leur casquette de Sherlock Holmes pour discerner le vrai du faux. Difficile de faire face néanmoins à un tel flot de contenus approximatifs, tronqués, voire mensongers. L’informaticienne et chercheuse Ioana Manolescu tente pourtant de répondre à ce défi de taille.

Les algorithmes de la vérification

Pour cela, elle dispose d’un outil précieux : les bases de données. Selon elle, la création de « boites noires », regroupant un grand nombre de ressources sur un sujet donné peut faciliter le travail des journalistes. L’un des axes principaux de ses travaux de recherche consiste à tenter de modéliser le processus de vérification d’une information. En analysant un contenu et grâce aux données disponibles dans la boite noire, l’algorithme est capable de repérer les passages suspects, de croiser les données et de les mettre en perspective avec un contexte. A l’aide d’informations de référence envoyées automatiquement par la base de données, le journaliste peut finalement vérifier l’information avec plus de facilité et d’efficacité.

Le système permet aussi de repérer des chiffres, des mots-clés, voire des entités numériques (sites, profils, etc.) pour faciliter l’accès à des sources de données de référence. Conséquence directe : une recherche sur l’Insee par exemple, sera plus ciblée, rapide, et efficace. I. Manolescu explique également que « si une personne publie un contenu suspect, vous saurez tout de suite si dans le passé, cette même personne a raconté qu’il y avait du sperme de taureaux dans les hamburgers MacDonald. »

Un accueil timoré

Si ses travaux de recherche ont de quoi séduire, ils restent peu plébiscités par les médias traditionnels. « Historiquement, les journalistes ne construisent pas de bases de données. Ils se voient plus comme des écrivains que des techniciens. Ils pensent que ça ne fait pas partie de leur job » précise la chercheuse. Elle déplore l’absence presque totale de politique de gestion des ressources numériques sur le long-terme dans la majorité des grands médias français, Ouest-France étant l’exception qui confirme la règle. L’informaticienne pointe toutefois la difficulté pour les médias généralistes de créer des bases de données qui couvriraient « tout », et même des sujets qu’ils ne sont pas encore amenés à traiter. L’intransigeance quant à la protection des sources apparaît comme un obstacle de plus à la mise en place de ce système.

Si elle comprend la réticence de certains journalistes, Ioana Manolescu ne manque pas de rappeler que les bases de données sont déjà partout dans notre vie : « aujourd’hui, on utilise entre 20 et 40 fois des bases de données tous les jours ». Selon elle, l’intégration de ces fameuses « boites noires » au processus de vérification d’information par les journalistes n’enlèverait en rien la dimension humaine de cette profession. Au contraire, elle présente ses travaux de recherches comme un outil complémentaire au service d’une meilleure efficacité journalistique.

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