Sophie CAYUELA https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/author/sophie-cayuela/ De la presse écrite au web Journalisme Tue, 06 Jul 2021 09:45:30 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.2 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/wp-content/uploads/logo-CYU-1-1-150x150.png Sophie CAYUELA https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/author/sophie-cayuela/ 32 32 Métiers de la mode : les créatifs ne font plus le poids face à la communication digitale https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/metiers-de-la-mode-les-creatifs-ne-font-plus-le-poids-face-a-la-communication-digitale/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/metiers-de-la-mode-les-creatifs-ne-font-plus-le-poids-face-a-la-communication-digitale/#respond Tue, 06 Jul 2021 09:28:39 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=12004 Photo : Les Ateliers de Paris / Eliane-Heutschi-©-Marie-Prechac Les places sont chères. Seulement quelques élus de la mode française parviennent à émerger dans le secteur. Les métiers de la création textile repensent le rapport entre vêtements et consommateurs. Un lien nouveau qui impacte grandement les stratégies des jeunes créateurs pour se faire connaître auprès du […]

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Photo : Les Ateliers de Paris / Eliane-Heutschi-©-Marie-Prechac

Les places sont chères. Seulement quelques élus de la mode française parviennent à émerger dans le secteur. Les métiers de la création textile repensent le rapport entre vêtements et consommateurs. Un lien nouveau qui impacte grandement les stratégies des jeunes créateurs pour se faire connaître auprès du grand public.

Aux portes ouvertes de l’école Mod’SPE Paris ce samedi 6 mars, Bruno Benedic prépare son intervention. Il s’apprête à dévoiler l’amour qu’il porte à son métier à de futurs étudiants en «Fashion & Business ». Consultant pour des marques comme Chanel, il connaît le monde du textile et de la haute couture sur le bout des doigts. Derrière lui, un magazine avec, en gros caractères, le titre « Entreprendre ». Un mot fictif pour les jeunes créateurs d’aujourd’hui.

Il est loin le temps où l’on parvenait à développer sa marque avec un succès immédiat, tel un Yves Saint Laurent avenue Marceau, à Paris. Les années 90, celles où se réclamaient tous les styles et toutes les folies, ont laissé la redoutable année 2020 faire obstacle aux ambitions des petits nouveaux sur le marché. Bruno Benedic regarde la réalité en face : « Actuellement, le prêt-à-porter n’embauche plus. On mise pas mal sur la fin de la crise sanitaire, que l’on espère pour l’été ou la rentrée prochaine ». Les plus touchés, ce sont les diplômés, ces étudiants qui finissent tout juste leur cursus en sortant de stage. Ceux qui rentrent en études supérieures « sont gardés au chaud pendant au moins trois ans ».

« Il ne suffit plus d’être créatif aujourd’hui »

Pourtant, lorsque Bruno Benedic prend la parole devant une dizaine de visiteurs (Covid oblige), ses premières phrases paraissent ambitieuses : « Faites ce qu’il vous plaît ». Son appel à la créativité éternelle résonne dans la classe. Toutefois, il avertit que trouver sa place en marketing de mode nécessite « aimer se lever tôt et se coucher tard ». Le Made-in-France fascine les pays étrangers, notamment l’Asie. Communiquer avec ces pays requiert une attention permanente à la logistique. Et si Bruno Benedic insiste sur l’international, c’est parce qu’il est devenu  trop difficile de faire carrière en France : « Il y a trop de marques aujourd’hui. La pandémie va éliminer les plus faibles ». Les « plus faibles », ce sont ces entreprises en manque de visibilité auprès du public, et aux airs de déjà-vu. Sa collègue, Sylvie Martel, conseillère en tendances textiles et lifestyle, confirme la nécessité d’une ligne éditoriale : « Je demande à mes étudiants de bien analyser la concurrence s’ils veulent se lancer dans l’entreprenariat. Il faut un concept, un positionnement et surtout, de la différence ».

Sophie Cristini-Quintana

Au rez-de-chaussée, Sophie Cristini-Quintana, directrice de l’établissement, achève une présentation du Master « Stratégies Innovantes en Mangement pour la Mode et le Luxe ». À ses côtés, une étudiante, future diplômée de l’Atelier Chardon-Savard – école de mode et de stylisme -, s’interroge sur les conditions d’admission. La jeune femme ne souhaite pas se présenter plus tard comme « une styliste comme les autres ». Elle confie vouloir bénéficier d’un bagage supplémentaire. Une initiative approuvée par la directrice, qui reçoit chaque année des diplômés d’école de mode classique. « Il ne suffit pas d’être créatif », prévient-elle. Selon elle, beaucoup d’écoles de mode ajoutent désormais les notions de business à leurs formations. Le côté commercial a trop souvent manqué à ces écoles encourageant à la créativité et l’innovation textile. Leur association remonte en réalité aux années 1990. Si l’on fait un retour de 30 ans en arrière, les nouveaux entrants sur le marché visaient à  concurrencer les entreprises familiales. S’opèrent ainsi les métiers du marketing et les techniques modernes de commercialisation. La digitalisation ne cesse aujourd’hui de prendre de plus en plus de place. Pour Sophie Cristini-Quintana, la référence du créateur qui détenait la création et la commercialisation dans le sang, c’est Jean-Paul Gauthier.

Les incubateurs, ces structures d’accompagnement aux porteurs de projets

Des créateurs en recherche de succès, Françoise Seince en voit passer une trentaine chaque année dans ses ateliers. Dans son bureau où règne la couleur verte, du papier peint à la monture de lunettes, la directrice des Ateliers de Paris regarde le portrait de ses anciens résidents. Beaucoup d’entre eux ont réussi à se faire un nom dans le milieu. Les créateurs Charles Pottier, Nicola Lecourt Mansion ou encore le duo Gunther, ont développé leur propre marque, grâce à des rencontres professionnelles, une aide financière et, surtout, le digital. Désormais, la commercialisation est devenue la stratégie indispensable pour espérer se créer un nom dans le milieu. Il y a presque un an jour pour jour, la pandémie a mis sur pause l’organisation de « showrooms » et des salons professionnels, les moyens de commercialisation premiers des marques émergeantes.  Point d’autant plus crucial lorsque leurs consommateurs principaux sont étrangers. « Ces marques sont vendues aux Japonais, aux Chinois, Coréens, Américains, qui sont de gros consommateurs de marques françaises » témoigne Françoise Seince. Alors, pour attirer l’attention, les jeunes entrepreneurs se précipitent sur les outils digitaux. « Il y a un revirement important de la stratégie commerciale, analyse la directrice des Ateliers de Paris. Instagram reste un bon moyen de toucher un large public et de discuter avec les consommateurs. En développant ces outils de vente en ligne, certains ont changé leurs plans et se sont lancés dans la ventre en B2C (Business to consumer) ». Pour améliorer leur stratégie, l’incubateur fait appel à des professionnels pour aider les jeunes créateurs à développer leur marque.

Photo : Les Ateliers de Paris / Eliane-Heutschi-©-Marie-Prechac

Communiquer autrement avec de nouvelles tendances de consommation

Si la haute couture et le prêt à porter restent depuis des décennies des métiers très sélectifs, l’accélération de la digitalisation et l’étiquette « écoresponsable » ont resserré la concurrence, dans un schéma économique figé. Bruno Benedic et Françoise Seince insistent sur la place du développement durable dans la fabrication, le sourcing et la distribution du vêtement. « On assiste désormais à un autre moyen de consommer » affirme la directrice des Ateliers de Paris. La communication des marques sur le respect de l’environnement a entraîné une nouvelle relation entre le créateur et son client. Pour une consommation plus responsable, le vêtement évolue avec le consommateur : « Il y a un besoin de singularité maintenu et renforcé » continue Françoise Seince. L’évolution des mentalités entraîne de nouvelles innovations digitales. La clé du succès semble enfin connue : « Il faut être orienté vers les nouvelles demandes des consommateurs, acquérir un raisonnement commercial, révèle Bruno Benedic. Ce n’est plus l’époque des chaînes multinationales ». Pour le consultant indépendant, l’avenir est certain : la crise sanitaire va redistribuer les cartes de l’embauche, en préconisant un engagement avec le consommateur. Repenser le vêtement, sa fonction et sa qualité font partie de l’enjeu du secteur textile de l’après-Covid. Mais peut encore se lancer dans l’entreprenariat en sortant de l’école ? Les avis sont partagés. « Il est prudent de ne pas se lancer tout de suite et d’acquérir de l’expérience, en France ou à l’étranger » conseille Françoise Seince. « Oui » répond spontanément Bruno Benedic. « Il faut être débrouillard et aimer les chiffres, c’est impératif ». Dos à lui, le mot « entreprendre en gros caractères » semble briller encore. Au premier étage des locaux de MOD’SPE Paris, Bruno Benedic observe la nouvelle génération sous ses yeux : « La roue tourne. Les boîtes se mettent à niveau et ne cesseront de rechercher de nouvelles compétences digitales ». Sur les murs, la silhouette de Jean-Paul Gauthier pose fièrement sur une ancienne affiche d’exposition du Grand Palais. Entendant ces paroles d’espoir en temps de pandémie, le célèbre créateur continue de sourire. La mode n’est pas morte, elle se redessine. 

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Dix ans de guerre en Syrie : « L’Europe doit taper sur la table de manière unie pour mettre fin à la crise » https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/dix-ans-de-guerre-en-syrie/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/dix-ans-de-guerre-en-syrie/#respond Wed, 05 May 2021 10:10:54 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=11900 ENTRETIEN / A l’occasion des dix ans du conflit syrien, Salam Kawakibi, directeur du Centre arabe de rechercheset d’études politiques (CAREP) a accordé un entretien à l’AFP. Il revient sur l’intervention des forces extérieureset alliés du régime qui maintiennent Bashar el-Assad au pouvoir. Ces stratégies militaires ont redoubléd’ « efficacité » alors que les pressions […]

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ENTRETIEN / A l’occasion des dix ans du conflit syrien, Salam Kawakibi, directeur du Centre arabe de recherches
et d’études politiques
(CAREP) a accordé un entretien à l’AFP. Il revient sur l’intervention des forces extérieures
et alliés du régime qui maintiennent Bashar el-Assad au pouvoir. Ces stratégies militaires ont redoublé
d’ « efficacité » alors que les pressions de la communauté internationale semblent insuffisantes.


Dix ans en arrière, la guerre civile syrienne devait être à l’origine une révolution pacifique contre le régime baasiste. Mais la « violence inouie » inscrite par le pouvoir de Bashar el-Assad a « renversé la logique du printemps arabe » en 2011. La militarisation des groupes opposants a mené une « guerre contre les civils ». Dans les grandes villes, le slogan « Assad ou nous brûlons le pays » était écrit en gros sur les murs. Salam Kawakibi dresse le constat de cette menace, mise à exécution : « Au final, c’est Assad et ils ont brûlé le pays ».

Le régime s’est retrouvé dans un état « très délicat ». Très vite, le conflit a pris une « dimension communautariste » avec les forces déployées sur le territoire syrien. Baschar El Assad a profité en 2013 de l’ intervention des milices iraniennes et libanaises pour rester au pouvoir. Aide précieuse pour le dirigeant alors que les rebelles avaient encerclé la capitale Damas. Un coup de pouce a également été apporté par la Russie, avec une opération militaire comprenant aviation et bombardements massifs. Le directeur du CERAP décrit la situation « semblable à la stratégie de la Seconde Guerre mondiale, sans distinction entre civils et rebelles ». Et comme si cela ne suffisait pas, l’émergence de l’État islamique (EI) a « rendu un grand service à Bashar El Assad » selon Salam Kawakibi. Les attaques des groupes terroristes et radicaux ont permis aux dirigeants syriens de « détourner le regard de l’Europe ». La Syrie « gangrenée par des terroristes et radicaux » s’est imposée devant une Syrie «révoltée contre un régime tyrannique ». Cette stratégie de détournement de l’attention explique pourquoi le régime a « beaucoup aidé l’Etat islamique à contrôler des grandes villes » ainsi que la commercialisation du pétrole. Mais si le pouvoir syrien utilise la répression contre le peuple et l’opposition, il n’a jamais « confronté un ennemi extérieur » note le directeur du CAREP.

« La communauté internationale n’a pas apporté de solution pacifique »

Face à ces éléments, Salam Kawakibi déplore la « démission de la communauté internationale ». Loin de porter un regard critique sur l’intervention militaire des pays extérieurs, le directeur du CAREP observe une insuffisance d’actions diplomatiques : « Personne n’a aidé à apporter une solution pacifique ». Pour lui, observateur du pouvoir syrien depuis les années Hafez el-Assad, père de Bashar El Assad, aucune pression européenne ne permet d’arrêter le régime, accusé de « crimes contre
l’Humanité ».

Durant ce conflit, la communauté internationale a elle-aussi commis des fautes. En 2013, lorsque le régime a eu recours aux armes chimiques, l’administration Obama a menacé le régime syrien d’une intervention militaire. « Elles ont été utilisées, mais il n’y a eu aucune réaction, détaille Salam Kawakibi. À partir de là, le régime a compris qu’il était intouchable ». Le bilan s’est soudainement alourdi avec « 1 500 morts en deux heures ». Les centaines de morts sont devenues des « milliers par jours ». Depuis deux ans, les combats ont cessé, mais les attaques ne cessent de s’intensifier au quotidien.

Le face à face entre l’Europe et la Russie

Que fait l’Europe, dix ans après les premiers affrontements ? Alors qu’en 2012, une première conférence internationale sur la Syrie mène à la signature d’un accord, l’espoir de d’une transition politique fait volte-face. Aujourd’hui, la Russie « prétend chercher à pacifier la Syrie ». La force d’occupation russe sur le territoire « contribue à la répression » mais les militaires s’ « attribuent le rôle de gestionnaires du processus de la paix ». Un rôle que l’Occident accepte selon Salam Kawakibi, faute de se retrouver « démunie de tous moyens de pressions au niveau des Affaires étrangères ».


Face à ce conflit, l’Union européenne ne se montre pas assez « unie » selon le directeur du CAREP : « Certains appliquent les sanctions, d’autres continuent encore de commercialiser avec la Syrie ». Le budget attribué à ces échanges commerciaux impactent la situation puisque « les bénéfices ne rentrent pas dans un budget gouvernemental » mais reviennent « à la famille du
président ». L’expert analyse les conséquences sur l’état du pays : « l’Etat syrien est appauvri, mais le régime s’est enrichi ». Salam Kawakibi estime que l’Europe doit « taper sur la table de manière unie et trouver une solution politique avec la Russie pour sortir de cette crise ».

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Dix mois en semi-liberté pour avoir frappé sa compagne dans un hôtel https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/fait-divers/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/fait-divers/#respond Tue, 04 May 2021 11:53:27 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=11904 Par Sophie Cayuela Le Tribunal Judiciaire de Paris a condamné le jeune homme de 29 ans à 10 mois d’emprisonnement en semi-liberté pour avoir frappé sa femme au; visage. Son casier judiciaire fait l’objet de 27 condamnations, majoritairement pour vols. Il entre dans la salle d’audience 6.02 et salue la Cour d’un signe de la […]

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Par Sophie Cayuela

Le Tribunal Judiciaire de Paris a condamné le jeune homme de 29 ans à 10 mois d’emprisonnement en semi-liberté pour avoir frappé sa femme au; visage. Son casier judiciaire fait l’objet de 27 condamnations, majoritairement pour vols.

Il entre dans la salle d’audience 6.02 et salue la Cour d’un signe de la main. Kévin Le Guerne, 29 ans n’est pourtant pas un ami proche des juges. En revanche, le jeune homme est connu des services judiciaires…et habitué aux barreaux ! Sa dernière sortie de prison date tout juste de sept mois. Le jeune homme est encore en période de probation.

« Je ne voulais pas lui faire de mal »

Les faits remontent au 27 mars, minuit passé, dans le neuvième arrondissement de Paris. À l’Hôtel Le Faubourg, le directeur entend des cris provenant de la chambre 203. Il longe le couloir. Les bruits s’arrêtent. Lorsqu’il redescend à la réception, des appels à l’aide reprennent de plus belle. Il contacte la police.

En enfonçant la porte, les forces de l’ordre découvrent une femme blessée à l’œil gauche. Ce sont des marques de coups de poing. Dans la même pièce, Kévin Le Guerne est ivre. Le dossier d’enquête stipule qu’il a frappé sa compagne alors qu’elle aurait refusé de consommer de l’alcool. Debout devant les juges, l’accusé avoue ne pas se souvenir de son attitude violente. Après le signe de la main, les larmes montent : « Mon petit chat, je ne voulais pas lui faire de mal. Je vous jure que je ne recommencerai
pas, laissez-moi une seconde chance ». Pourtant, Kévin Le Guerne n’en est pas à sa première condamnation. Devant les larmes qui disparaissent aussitôt, la présidente énumère les 26 mentions de son casier judiciaire. Parmi cette liste, où se suivent une série de « vols », figure un autre comportement violent envers sa « princesse » :


– Je ne veux pas de mal à mon petit chat
– Peut-être, réplique la présidente, mais votre « petit chat », vous l’avez frappé.

En plein mouvement #Metoo et de lutte contre les féminicides, l’accusé s’excuse de son comportement devant la Cour, exclusivement composée de femmes.

Dépendance et précarité

L’accusé confie perdre facilement le contrôle de lui-même. Mais le problème semble ailleurs. Interrogé sur ses actes, il craque : « J’en ai marre de faire la manche pour vivre ». Sans domicile fixe, il vagabonde d’hôtels en hôtels avec sa compagne : « c’est le seul moyen qu’on ait pour être ensemble » avoue-t-il. À la barre, la défense insiste sur la précarité du jeune homme : « Mon client
vit sans domicile depuis deux ans. Il n’a pas de travail, pas de famille proche et a perdu sa mère il y a peu ». Malgré cette situation difficile, le jeune homme semble s’accrocher en cherchant du travail : « Il se mobilise et se donne les moyens pour s’en sortir » continue son avocate. Kévin Le Guerne suit des soins psychologiques pour mieux contrôler son emprise de soi, son alcoolisme et son addiction aux stupéfiants. Il reconnait « fumer du shit » et être « en risque de manque ». Sa consommation de cannabis peut atteindre 10 joints par jour. S’ajoute à cela le vol de ses papiers d’identité, qui plonge l’accusé dans une difficulté supplémentaire.

Dix mois d’emprisonnement et une semi-liberté

La défense demande une peine de travaux d’intérêt général, selon elle plus adaptée à sa situation. La procureure réclame quant à elle dix mois d’emprisonnement en semi-liberté. Cette dernière réquisition marque le verdict de la Cour. En raison de la crise sanitaire, l’accusé, reconnu coupable de violence conjugale, dormira cinq jours en prison. Le tribunal de Nanterre procédera ensuite à l’application de sa semi-liberté. Kévin Le Guerne baisse le regard à l’évocation du mot « prison ». Pas de seconde
chance, mais une 27ème condamnation. Pourtant, son casier judiciaire crie une autre réalité : la véritable prison du jeune homme demeure sa précarité et ses addictions.

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Covid-19 : etudiantes en roumanie et contraintes de rentrer en france https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/covid-19-etudiantes-en-roumanie-et-contraintes-de-rentrer-en-france/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/covid-19-etudiantes-en-roumanie-et-contraintes-de-rentrer-en-france/#respond Thu, 07 Jan 2021 11:15:56 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=11157 Que faire lorsque l’on étudie à l’étranger en temps de pandémie ? Alexandra et Julie ont choisi Cluj (Roumanie) pour obtenir un diplôme de vétérinaire européen, faute de places en France. Mais en novembre, la seconde vague du Coronavirus menaçait les frontières de fermer à tout moment. Vols supprimés, elles témoignent de leur itinéraire pour […]

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Que faire lorsque l’on étudie à l’étranger en temps de pandémie ? Alexandra et Julie ont choisi Cluj (Roumanie) pour obtenir un diplôme de vétérinaire européen, faute de places en France. Mais en novembre, la seconde vague du Coronavirus menaçait les frontières de fermer à tout moment. Vols supprimés, elles témoignent de leur itinéraire pour rentrer chez elles auprès de leur famille.

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BBC : Un regard attentif sur la gestion des pouvoirs publics en temps de pandémie https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/bbc-un-regard-attentif-sur-la-gestion-des-pouvoirs-publics-en-temps-de-pandemie/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/bbc-un-regard-attentif-sur-la-gestion-des-pouvoirs-publics-en-temps-de-pandemie/#respond Tue, 22 Dec 2020 19:53:10 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=11246 A l’occasion du festival Médias en Seine jeudi 19 novembre à la Maison de la Radio à Paris, James Stephenson, rédacteur en chef à la BBC, liste les défis d’ordre politique du grand média durant la crise sanitaire. James Stephenson est mal à l’aise avec le vocabulaire guerrier. Pourtant, ses expressions s’en rapprochent. Pour évoquer […]

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A l’occasion du festival Médias en Seine jeudi 19 novembre à la Maison de la Radio à Paris, James Stephenson, rédacteur en chef à la BBC, liste les défis d’ordre politique du grand média durant la crise sanitaire.

James Stephenson est mal à l’aise avec le vocabulaire guerrier. Pourtant, ses expressions s’en rapprochent. Pour évoquer la crise sanitaire, Stephenson parle de « période sombre ». La gestion de la pandémie subit les critiques au Royaume-Uni, l’un des pays les plus touchés d’Europe. Les personnalités politiques sont pointées du doigt. Face ce déchirement, la BBC s’est retrouvée dans une situation délicate : « C’est la plus grande crise que j’ai connue dans ma vie professionnelle » témoigne le journaliste. Les défis affrontés par le grand média britannique se sont multipliés, face à de nouvelles attentes du public.

De la méfiance à l’égard du gouvernement

Expliquer la pandémie, mettre en avant le personnel hospitalier, rassurer… Les défis se sont accrus pour la BBC depuis mars dernier. Mais la crise du Coronavirus a créé des tensions politiques auxquelles se sont ajoutées les préoccupations d’un public toujours en quête de nouvelles explications. Entre-temps, la situation est devenue plus critique lorsque Boris Johnson a été admis en soins intensifs. Depuis le début de la pandémie, la  gestion de la crise par le gouvernement a suscité de la méfiance auprès du public : « Le consensus politique a évolué sur la société. Il y a eu d’importants  problèmes sur le système de test et le tracking des malades ». Le journaliste britannique revient notamment sur l’insuffisance de matériel médical, même lors de la seconde vague.  Il estime que la gestion du gouvernement doit s’inscrire, elle-aussi, parmi les analyses médiatiques : « Suffisamment de décisions politiques sont passées pour  que la BBC puisse en parler ».  

« Au début, les ministres refusaient d’apparaître dans nos émissions politiques »

Pour éclairer les interrogations des auditeurs, le grand média britannique a compté sur l’invitation des personnalités politiques lors des matinales.  Mais « au début de la crise, les ministres refusaient les invitations dans nos émissions politiques ».  Le contexte politique actuel semble rajouter de la difficulté dans le traitement médiatique de la crise. « Tout s’est déroulé sous un gouvernement aux positions radicales » ajoute très calmement James Stephenson. Le climat hostile entre la BBC et le gouvernement de Boris Johnson a laissé craindre une perte de financement pour le grand média. La pandémie semble avoir attisé ces divisions. Elle est également apparue comme une préoccupation de trop avec les négociations post-Brexit et le bouleversement des institutions.

Une vérification permanente de l’info

Pourtant, la parole des politiques et des scientifiques s’est montrée essentielle pour décrypter la pandémie. « Les gens avaient faim de faits » constate le rédacteur en chef. Le journaliste rappelle que 22 millions de personnes au Royaume-Uni ont écouté l’allocution du Premier ministre lors du premier confinement, sur l’antenne de la BBC : « Le public désirait connaître les restrictions qui s’imposaient à eux ». Dans ce contexte, la recherche de sources s’est inscrite comme une priorité : « 85% de la population britannique s’est tournée vers la BBC chaque semaine en septembre, il faut être une source de confiance ». Mais la désinformation a provoqué une seconde crise par-dessus la Covid-19. C’est pourtant pendant cette « période sombre » que les Britanniques ont été plus conscients de l’impact des fake-news. Le grand média britannique a mis en place un système d’alerte en temps réel afin de signaler leur présence. Plus qu’un outil de contrôle, la BBC vérifie également les déclarations politiques : « Nous avons une équipe de fact-checking interne qui regarde les informations transmises sur le nombre de tests effectués et sur la véracité des faits » ajoute le journaliste. La pandémie semble avoir accentué l’attention de la BBC quant aux déclarations des ministres pour assouvir les nouvelles attentes des auditeurs. James Stephenson résume leur état d’esprit durant la crise sanitaire : « En temps de guerre, on est tous sur le même bateau ». Une nouvelle allusion à un contexte guerrier, où la BBC doit faire preuve d’impartialité pour emporter la confiance des Britanniques.

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