Annie Ernaux https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/sujet/annie-ernaux/ De la presse écrite au web Journalisme Sat, 26 Sep 2020 20:38:57 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.1 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/wp-content/uploads/logo-CYU-1-1-150x150.png Annie Ernaux https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/sujet/annie-ernaux/ 32 32 Annie Ernaux honorée par l’UCP https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/annie-ernaux-honoree-par-lucp/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/annie-ernaux-honoree-par-lucp/#respond Fri, 18 Sep 2020 15:09:01 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=8586 L’article Annie Ernaux honorée par l’UCP est apparu en premier sur Master Journalisme - Gennevilliers.

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Doctorat honorifique remis à Annie Ernaux

Annie Ernaux honorée par l’UCP

Par Laura Bruneau et Maxime François

Après deux journées d’émulation littéraire, Annie Ernaux a reçu un doctorat d’honneur de l’université de Cergy-Pontoise.

L’université de Cergy-Pontoise (UCP) avait décidé de remettre un doctorat d’honneur à l’écrivaine cergyssoise Annie Ernaux pour récompenser l’ensemble de sa prolifique carrière littéraire.

Au terme du colloque international «En soi et hors de soi», Annie Ernaux a reçu la médaille de l’UCP et son diplôme, non pas sans une certaine émotion.

Le maire socialiste de Cergy, Jean-Paul Jeandon, présent à la cérémonie, n’a pas manqué de souligner les quarante ans de vie d’Annie Ernaux dans la commune ainsi que son engagement politique contre la montée des extrémismes. «Elle élève l’écriture au rang d’urgence sociétale» a loué François Germinet, le président de l’UCP.

Une auteure «rebelle»

C’est Pierre-Louis Fort, maître de conférences en langue et littérature françaises à l’UCP, qui a le mieux su rendre hommage à l’œuvre d’Annie Ernaux. Etudiant, sa thèse de doctorat portait entre autres sur ses écrits.

Au cours de sa carrière, Pierre-Louis Fort a croisé plusieurs fois le chemin d’Annie Ernaux, notamment en 2003, lorsqu’il avait publié «Entretien avec Annie Ernaux» dans The French Review.

Dans son éloge, il a rappelé qu’Annie Ernaux avait déclaré à propos de cet honneur : «rebelle à toute forme de distinction, c’est la seule que j’accepterai car elle a du sens». Juste avant le début de la cérémonie, Annie Ernaux confiait qu’elle avait trouvé ce colloque «gratifiant» et y avoir trouvé «des interprétations de (son) travail auxquelles (elle) n’avait pas pensé.»

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L’engagement coté corps https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/lengagement-cote-corps/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/lengagement-cote-corps/#respond Fri, 18 Sep 2020 15:04:03 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=8582 L’article L’engagement coté corps est apparu en premier sur Master Journalisme - Gennevilliers.

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L'engagement côté corps

L’engagement coté corps

Par Pauline Thuillot

Catherine Douzou, professeure des universités en langue et littérature française à l’université François Rabelais de Tours, s’est penchée sur la place du corps dans l’écriture d’Annie Ernaux.

Catherine Douzou est partie de l’idée qu’Annie Ernaux accorde une grande importance au corps, à ses transformations mais également à ses crises (maladie, vieillesse). Son propos a permis de mettre en exergue la question de «l’engagement par le détour du corps, par la voix/voie détournée du corps en crise et précisément mis en crise par ce qui peut être considéré comme une forme d’engagement. Dans le sens où il y a engagement d’un rapport intime à un autre, par le biais d’une porosité même de ce corps.»

Un engagement qui met le corps en crise, «où celui-ci est impossible à ignorer dans sa matérialité, où il prend une matérialité imparable», notamment à travers deux situations : la grossesse non désirée et la passion érotique. Cette analyse s’appuie sur deux textes : « L’événement » et « Se perdre ». Le premier raconte l’avortement d’Annie Ernaux quand elle était étudiante. Le deuxième n’est autre que le journal intime de l’écrivaine, qui y relate sa passion dévorante avec un diplomate russe, rencontré en 1988.

Une intervention très remarquée qui n’a pas manqué de susciter les désaccords et des contestations rares dans un colloque, à quelques minutes de la clôture des travaux.

 

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L’écriture hypermarché https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/lecriture-hypermarche/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/lecriture-hypermarche/#respond Fri, 18 Sep 2020 14:57:43 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=8577 L’article L’écriture hypermarché est apparu en premier sur Master Journalisme - Gennevilliers.

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supermarché

L’écriture hypermarché

Par Christophe-Cécil Garnier

 Par son écriture neutre et son style objectif, Annie Ernaux s’est souvent impliquée dans des sujets triviaux, donnant à l’écrivain un nouveau genre.

«Si l’écrivain représentait jadis son aristocratie de statut, aujourd’hui l’implication de ce dernier participerait d’avantage à une démocratie de terrain dont les banlieues et les hypermarchés pourraient être à la fois le lieu-type et l’espace emblématique».

Pour ses premières paroles au colloque consacré à Annie ErnauxBruno Blanckeman commence fort. L’universitaire de Paris 3-Sorbonne Nouvelle fend à la vitesse des mots sa présentation et attaque le point central de son récit : l’implication d’Annie Ernaux et ses témoignages «de l’ordinaire».
Car quoi de plus ordinaire qu’un centre commercial ? Et pourtant quoi de plus central selon l’auteur, qui déclarait dans un texte que «les femmes et les hommes politiques, les journalistes, les experts… Tous ceux qui n’ont pas mis les pieds dans un hypermarché ne connaissent pas la réalité sociale de la France d’aujourd’hui». La cité nouvelle que représente la banlieue et les odieux rayons vers qui s’approvisionnent ses habitants constituerait donc un nouveau lieu pour appréhender la littérature et ses pratiques ? À lire Annie Ernaux, la réponse semble s’imposer. Car l’écrivain n’est ni le procureur, ni le juge mais l’usager, l’oeil «mi-sensible, mi-critique. Mi-réfracteur et réfractaire» pour l’universitaire.

Ainsi, face à une «littérature de supermarché», plate, Annie Ernaux en élabore une «d’hypermarché», architecturée comme un centre commercial. Cette singularité littéraire, «ce double marquage de l’auteur par le lieu et du lieu par l’auteur», Annie Ernaux la revendique pour ses livres et surtout pour elle. «Je ne vois pas Françoise Sagan faire ses courses dans un hypermarché. Georges Perec si, mais je me trompe peut-être», a-t-elle un jour écrit.

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Des intervenants passionnés et passionnants https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/des-intervenants-passionnes-et-passionnants/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/des-intervenants-passionnes-et-passionnants/#respond Fri, 18 Sep 2020 14:44:05 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=8573 L’article Des intervenants passionnés et passionnants est apparu en premier sur Master Journalisme - Gennevilliers.

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illustration de "sociologie litteraire

Des intervenants passionnés et passionnants

Par Romain Lambic

C’est une star très particulière à qui on rend hommage en ces deux jours. Annie Ernaux est écrivaine. Son style d’écriture et ses romans sont connus dans le monde entier. C’est aussi une habitante de Cergy, d’où l’hommage exceptionnel qui lui est rendu.

Pendant deux jours, les intervenants défilent pour montrer toute leur admiration face à cette auteure contemporaine, jamais en panne d’inspiration. Au centre des discussions ce jeudi 20 novembre en début d’après-midi, son dernier livre, paru en mars et intitulé « Regarde les lumières mon amour » .

Assise au premier rang de la salle de conférence de l’université valdoisienne, Annie Ernaux est très attentive aux thèmes abordés par ces professeures de littérature passionnés. Francine Dugast, enseignante à l’université de Rennes II s’exprime dans un style académique très technique. La seconde intervenante, Lyn Thomas, professeure à l’université du Sussex, se laisse emporter par la passion et n’hésite pas à recenser les différentes critiques positives.

Une auteure proche des lecteurs

Quand l’une évoque le style «fragmentaire» et la «structure anthropologique» des écrits de la plus célèbre des cergypontaines, la seconde n’hésite pas à parler de véritable «engagement politique» et sociétal dans ses compositions.

L’universitaire britannique reconnaît l’écrivaine proche du lecteur par un «jeu social pour faire de l’auteure un être banal.» Elle n’hésite pas non plus à reprendre un passage de l’ouvrage évoquant «une scène primitive» dans laquelle Annie Ernaux est «reconnue» dans le magasin dans lequel elle déambule, la poussant à changer de rayon «pour retrouver sa tranquillité.»

Annie Ernaux rend la science froide humaine

Car dans ce dernier livre, la romancière s’est amusée à flâner dans les rayons du grand magasin pour observer les gens, plus anonymes les uns que les autres, dans leur manières de faire les emplettes. Lyn Thomas analyse ce récit comme une «sociologie littéraire», une «science froide» que la plume d’Annie Ernaux a rendu humaine.
Après une heure d’hommage sur son style, l’auteure reconnaît elle-même que le milieu qu’elle a analysé tout en gardant un esprit inspiré est empli de «nouveautés dans les scènes, dans chaque comportements et interactions.»
La discussion attire de nombreux curieux, mêlant étudiants et amoureux de l’œuvre d’Annie Ernaux, fascinés par la passion des intervenants qui encourage à poursuivre en se plongeant dans l’œuvre écrite à Cergy-Pontoise.

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Annie Ernaux, passage de la vie moderne https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/annie-ernaux-passage-de-la-vie-moderne/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/annie-ernaux-passage-de-la-vie-moderne/#respond Fri, 18 Sep 2020 14:37:34 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=8568 L’article Annie Ernaux, passage de la vie moderne est apparu en premier sur Master Journalisme - Gennevilliers.

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Couverture du livre journal du dehors

Annie Ernaux, passage de la vie moderne

Par Louise Pluyaud

Ecrire la vie à travers soi, telle est l’ambition d’Annie Ernaux. Se faisant lieu de passage entre elle-même et l’extérieur, l’écrivaine donne à voir une certaine réalité du monde.

 Sans le revendiquer, son écriture prend une dimension engagée lorsque son «moi» autobiographique s’efface pour laisser place aux autres. Ces vies prises sur le vif auxquelles elle rend par son témoignage toute leur dignité.

«Quand je suis au dehors, ma personne est néantisée. Je n’existe pas. Je suis traversée par les gens et leur existence, j’ai vraiment cette impression d’être moi-même un lieu de passage» écrit Annie Ernaux dans son « Journal du dehors« .
Fondue dans le corps social, l’écrivaine s’efface pour mieux observer la vie qui s’écoule devant ses yeux. Dans son dernier livre « Regarde les lumières mon amour« , elle se faufile parmi les clients du supermarché Auchan des Trois Fontaines, à Cergy où elle habite.

Le quotidien l’inspire

De cette expérience singulière, elle en a tiré un journal intime imprégné du dehors, des personnes prises sur le vif au moment de faire leurs courses. Un événement en soi plutôt banal, dont elle extrait pourtant une matière littéraire susceptible de nous émouvoir.

Car, toute l’originalité d’Annie Ernaux réside en cela, de son talent à transformer l’immuabilité des existences humaines en personnages romanesques. Elle fait du quotidien son inspiration et nous présente la société française comme s’il s’agissait d’un véritable spectacle.

«Son écriture est celle de la mobilité, de l’instantané. Elle vise le fugitif et le transitoire. Et donne à voir ce qui n’affleure presque jamais», analyse Fabrice Thumerel, critique littéraire et intervenant lors du colloque dédié à l’écrivaine sur le thème de l’«Identité et Altérité». Annie Ernaux use d’une écriture photographique pour mieux retranscrire la réalité. Pour lui redonner tout son prosaïsme, elle emploie parfois un langage familier qu’elle met à distance par des connotations autonymiques.

La littérature surélève les classes dominées

Ainsi, dans « La Place« , elle écrit sans trahir, sans reprendre à son compte la parole de son père ouvrier. Elle ne met pas non plus de côté l’extraordinaire diversité du monde contemporain.

Ethnotexte, « Regarde les lumières mon amour » est la métaphore d’une société de consommation multiculturelle régie sans en avoir conscience par l’imagination démesurée des groupes de grande distribution.

Annie Ernaux, intellectuelle d’origine modeste, a donc vite compris que la littérature lui permettrait de surélever les classes dominées par rapport aux classes dominantes. Son œuvre se laisse ainsi envahir, trouée par la vie des autres. Le témoin s’efface pour laisser place au «nous» collectif. Un acte engagé qui se confirme au fil de ses œuvres et résonnant comme un cri émis du fin fond d’un rayon librairie un soir de grande affluence.

«Voir pour écrire, c’est voir autrement. C’est distinguer des objets, des individus, des mécanismes, et leur conférer valeur d’existence» conclut-elle à la fin de son dernier journal.

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