Média https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/sujet/media/ De la presse écrite au web Journalisme Tue, 08 Mar 2022 17:21:42 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.2 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/wp-content/uploads/logo-CYU-1-1-150x150.png Média https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/sujet/media/ 32 32 Journalisme sportif et télévision : les métiers de l’ombre https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/journalisme-sportif-et-television-les-metiers-de-lombre/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/journalisme-sportif-et-television-les-metiers-de-lombre/#respond Tue, 01 Mar 2022 11:34:18 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=240333 Le milieu du journalisme sportif est en plein essor. Commentateur, présentateur, reporter… de nombreux étudiants en journalisme rêvent de ces postes si convoités. Mais la réalité du métier est différente et les places coûtent cher.  Face à des voies bouchées, ils découvrent alors de nouveaux rôles inconnus du grand public, et pourtant nécessaires au bon […]

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Le milieu du journalisme sportif est en plein essor. Commentateur, présentateur, reporter… de nombreux étudiants en journalisme rêvent de ces postes si convoités. Mais la réalité du métier est différente et les places coûtent cher

Face à des voies bouchées, ils découvrent alors de nouveaux rôles inconnus du grand public, et pourtant nécessaires au bon déroulement d’une émission sportive. C’est le cas du responsable d’édition.
Dominique Sidiropoulos occupe cette fonction au bureau des sports mécaniques chez CANAL+

Quel a été votre parcours ?

J’ai fait un Master en langues. Ensuite j’ai intégré une des écoles de journalisme reconnues, l’IPJ (Institut pratique du journalisme de l’Université Paris-Dauphine, ndlr). Puis, j’ai enchaîné quelques contrats avant de passer par TF1 et Eurosport. J’ai rejoint CANAL en 2014.

En quoi consiste votre poste ?

Je suis responsable d’édition. Mon rôle est de préparer toutes les émissions en direct, en lien avec le rédacteur en chef et le présentateur. C’est la mise en image de toutes les émissions, une fois que les thématiques ont été déterminées. Par exemple, des images d’illustrations en montant des interviews. 

Cette partie est régie par un conducteur. C’est un déroulé ultra détaillé de l’émission minute par minute. Celui-ci permet à tout le monde, aussi bien aux présentateurs qu’aux équipes techniques, de savoir quel va être le déroulé de l’émission. Ça, c’est plutôt la partie préparation. 

Ensuite, mon rôle se poursuit en régie. Le chef d’édition est celui qui parle au présentateur dans son oreillette et qui le guide sur le déroulement de l’émission.

Comment se déroule une journée-type, par exemple un jour de Grand Prix ?

J’arrive à la rédaction environ 4 heures avant le premier direct : l’émission La Grille, qui précède la course. La préparation a déjà été faite la veille au soir après les qualifications, donc nous avons déjà une idée de l’architecture de l’émission. L’équipe affine la dernière version du conducteur, donc la version définitive de ce à quoi va ressembler l’émission. Nous préparons les derniers éléments, la validation des sujets, les dernières statistiques que nous allons pouvoir disséminer dans l’émission. 

Ensuite je vais en régie, environ une heure avant le premier direct. Nous faisons des répétitions pour s’assurer que toutes les connexions, vidéo et audio, fonctionnent. Puis vient l’heure du direct. Je reste en régie jusqu’au dernier rendu d’antenne. Une fois que La Grille est terminée, le Grand Prix commence et sauf imprévu, interruption ou abandon d’un pilote que nous pouvons avoir en interview en direct, la course nous sert principalement à préparer le debrief. Selon le scénario, nous élaborons une trame de ce à quoi va ressembler Formula One qui est l’émission qui a lieu juste après le Grand Prix. Nous n’avons pas le temps de la préparer aussi minutieusement que La Grille : c’est une émission de show et de direct. En général il n’y a pas de conducteur à proprement parler, nous adaptons le déroulé de l’émission au fil des interviews et des évènements.

Les métiers de l’édition, ce ne sont pas ceux dont on nous a parlé à l’école

Dominique Sidiropoulos

Est-ce que vos études vous ont préparé à ce métier ?

Non. Les métiers de l’édition, ce ne sont pas ceux dont on nous a parlé à l’école. Comme ce sont “des métiers de l’ombre”, ils ne sont pas forcément mis en avant lors de la formation. En général, ce ne sont pas vraiment les postes que l’on rêve d’occuper quand on commence sa carrière. C’est assez rare de penser à ces rôles-là. 

C’est surtout au fil des opportunités, en début de carrière, que l’on découvre tous les rôles que l’on ne connaissait pas forcément. Ce n’est pas comme celui du présentateur, du commentateur ou de l’intervieweur, qui sont les postes les plus évidents. En général, ce sont des opportunités qui se présentent, si nos supérieurs hiérarchiques nous sentent une fibre pour faire cela, par exemple. Donc on essaie, une fois. Si cela se passe bien, que cela nous plaît et que l’on a les compétences pour le faire, cela devient la suite logique.

Quelles sont les difficultés que vous avez pu rencontrer ?

Ce qui est le plus difficile sur ce poste en particulier, c’est que je suis le “chef d’orchestre” de la régie. Nous qui avons la particularité de travailler avec des gens qui sont souvent envoyés spéciaux sur site, cela entraîne des problématiques de communication. Le travail du responsable d’édition est de faire le lien entre ses équipes à Paris, donc toute la régie, les réalisateurs, les ingénieurs du son etc. et les envoyés spéciaux. Cela demande de rester calme et d’avoir une oreille partout, parce que nous parlons au présentateur, mais il y a aussi beaucoup de gens qui nous parlent pendant le direct pour nous donner des informations ou nous solliciter. Ce qui est compliqué c’est de rester le plus serein possible et d’avoir une vision de où l’on veut emmener l’émission.

Quelles sont les 3 compétences nécessaires pour occuper ce poste ?

-La rigueur, car c’est un métier dans lequel tous les détails comptent. Il y a beaucoup de problématiques différentes à gérer; il faut être très rigoureux et organisé.

-Le calme, ne pas se laisser submerger par la pression du direct et les aléas que l’on peut rencontrer.

-Être inventif, pour trouver des façons différentes d’alimenter notre antenne et ne pas être dans un “copié-collé” d’une émission à une autre. Il faut réfléchir à différentes façons de rendre nos contenus intéressants et instructifs.

Propos recueillis par Benjamin Benhamou

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Difficultés d’accès à l’information politique pour les sourds et malentendants: quelles solutions ? https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/difficultes-dacces-a-linformation-politique-pour-les-sourds-et-malentendants-quelles-solutions/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/difficultes-dacces-a-linformation-politique-pour-les-sourds-et-malentendants-quelles-solutions/#respond Fri, 25 Feb 2022 16:36:29 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=240099 69% des personnes sourdes et malentendantes estiment que les sous-titres sont de qualité insuffisante pour suivre les débats politiques, selon une étude inédite. Face à ce chiffre inquiétant, un média comme Média’Pi!, spécialement conçu pour ce public, représente une alternative indispensable.

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69% des personnes sourdes et malentendantes estiment que les sous-titres sont de qualité insuffisante pour suivre les débats politiques, selon une étude inédite de l’Ifop. Face à ce chiffre inquiétant, un média comme Média’Pi!, spécialement conçu pour ce public, représente une alternative indispensable.

Alors que la Journée internationale des personnes handicapées était célébrée ce 3 décembre, un rapport inédit de l’Ifop pour Media’Pi! et la Fondation Jean Jaurès montre l’exclusion fréquente des personnes sourdes ou malentendantes face aux médias, un enjeu d’autant plus crucial en période d’élection présidentielle. 

Discussions croisées et débats inintelligibles

Devant leurs écrans de télévision ou d’ordinateur, les personnes sourdes et malentendantes font face à des difficultés lorsqu’ils s’intéressent aux émissions politiques. 69% d’entre eux estiment que les sous-titres sont de qualité insuffisante pour suivre les débats. « Les débats politiques sont complexes à rendre intelligibles pour la communauté sourde et malentendante tant les discussions peuvent être croisées”, explique France Télévisions à la Fondation Jean Jaurès. Le groupe audiovisuel ajoute qu’il « faudrait une capacité à mettre plusieurs écrans et médaillons à l’écran avec des traducteurs en langue des signes ainsi que des sous-titres plus rapidement décryptés à l’antenne”. L’idéal serait ainsi d’attribuer un interprète à chaque intervenant. Un idéal difficile à mettre en place en réalité. Les médias travaillent sur ces questions, “mais c’est aussi une question de moyens mis sur le sujet, rappelle France Télévisions.

Des efforts du côté des médias traditionnels ?

La difficulté principale est financière, selon Noémie Churlet, fondatrice de Média’Pi!, un média conçu pour les sourds et malentendants. “Les chaînes ne sont pas du tout prêtes à adapter tous leurs contenus, ou ne pensent pas à l’intégrer dans leur budget”, déplore-t-elle. La fondatrice de Média!Pi! regrette aussi “l’absence de référent qui connaît bien le monde des sourds” au sein des médias traditionnels. “Ce référent pourrait contacter les uns et les autres pour répondre au mieux à leurs besoins, mais ça n’existe pas, ou pas assez”, constate-t-elle.

A côté de ces déceptions, elle note des progrès depuis une dizaine d’années: “On est encore loin de l’objectif à atteindre mais j’essaie de faire confiance aux chaînes pour une meilleure adaptation”. Selon une étude du CSA de 2020, sept chaînes sur onze montrent une évolution à la hausse de leur volume horaire de programmes sous-titrés.

Une solution concrète: l’exemple de Média’Pi!

A côté des efforts progressifs des chaînes de télévision, un média adapté aux sourds et malentendants apparaît comme une solution concrète pour lutter contre ce manque d’accès à l’information: Média’Pi!. Créé en 2018, ce média en ligne bilingue propose des articles en français et en langue des signes. Toute l’équipe de journalistes est sourde ou connaît la langue des signes. Il propose des articles, photos-reportages, BD et reportages sur l’actualité nationale et internationale et la communauté sourde en LSF et en français. Pour seulement 9.90€ par mois, les lecteurs trouvent un contenu de qualité et adapté à leur handicap.

Une colère face à un manque d’information adaptée

C’est sa propre expérience en tant que sourde, mais surtout sa volonté de faire changer les choses, qui a poussé Noémie Churlet à fonder ce média il y a quatre ans. “Moi même je n’ai pas vraiment eu d’éducation politique grâce à la télévision. J’étais souvent en décalage, je n’arrivais pas à suivre les débats”, explique-t-elle. Un décalage qui devient insupportable : “en 2015, il y a eu les attentats en France et j’ai vu à la télévision qu’il n’y avait pas d’interprétation, ou des sous titres de mauvaise qualité qui ne permettaient pas de comprendre ce qui était en train de se passer.”, se souvient-elle. “Le fait d’être complètement décalée face à ces informations m’a rendue très en colère”, ajoute-elle. En 2018, elle décide donc de fonder Média’Pi!. 

Noémie Churlet, sourde et fondatrice de Média’Pi!

Actualités générales et contenu personnalisé

Reportages, vidéos, enquêtes, interviews ou articles écrits, les formats proposés par Media’Pi! sont nombreux. Ce média bilingue offre un contenu d’information généraliste aux personnes qui ont de réelles difficultés à accéder à l’information sur les médias traditionnels. A côté de ces actualités généralistes indispensables, les abonnés accèdent aussi à des informations qui les concernent personnellement. Réformes politiques, manifestations culturelles, sports, nouvelles formes d’éducation…Média’Pi! publie des contenus en lien avec l’actualité liée à la communauté sourde.

Entre les vidéos très visuelles ou les plus classiques articles écrits, Media’Pi! propose un contenu diversifié mais aussi adapté aux différents niveaux de compréhension de son public. Certains préfèrent s’informer devant un article écrit  en français plutôt qu’une vidéo traduite en langue des signes. Les abonnés peuvent choisir la langue employée sur le site, “un critère primordial”, selon sa fondatrice. Ce jeune média toujours en plein développement compte presque 5000 abonnés, un chiffre que Noémie Churlet espère voir augmenter d’ici quelques années. 

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Comment le « bâtonnage » détruit le journalisme https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/comment-le-batonnage-detruit-le-journalisme/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/comment-le-batonnage-detruit-le-journalisme/#respond Mon, 11 Jan 2021 09:00:00 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=11326  « Bâtonner : comment l’argent détruit le journalisme » est un essai de la journaliste Sophie Eustache, publié en mars 2020 aux éditions Amsterdam. Dans cette enquête, la journaliste au Monde Diplomatique s’intéresse aux logiques de production au sein des médias. Grâce aux témoignages, portraits de journalistes et sa propre expérience, elle décrit les conséquences de ces logiques […]

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 « Bâtonner : comment l’argent détruit le journalisme » est un essai de la journaliste Sophie Eustache, publié en mars 2020 aux éditions Amsterdam. Dans cette enquête, la journaliste au Monde Diplomatique s’intéresse aux logiques de production au sein des médias. Grâce aux témoignages, portraits de journalistes et sa propre expérience, elle décrit les conséquences de ces logiques sur l’exercice du métier de journaliste.

En quoi consiste le « Bâtonnage » ? Ce terme signifie le fait de copier-coller une dépêche d’agence de presse, de la retoucher un minimum en ajoutant une citation ou quelques informations complémentaires, puis de la publier au plus vite sur le site web.

Le fléau du journalisme : copier, coller, et on recommence

Il n’est pas étonnant de voir des dizaines de médias partager une même information presque au même moment, cela arrive même plusieurs fois par jour. Ce suivisme des médias est expliqué en grande partie par le « bâtonnage » de l’information.

Une fois qu’une rédaction reçoit une dépêche importante via une des multiples agences de presse, celle-ci va se dépêcher de la republier sur son site pour apparaître en première dans les recherches Google.

Et cela, en y agrégeant des informations dans le but de coller à la ligne éditoriale, pour contextualiser ou encore pour se démarquer des autres médias qui vont reprendre la même information par la suite.

Un des points mis en exergue dans son enquête concerne le fait que malgré le rythme de production intense imposé dans certaines rédactions, les résultats ne sont pas forcément concluants. Même si un journaliste desk doit réaliser entre 6 et 15 papiers par jour, en bâtonnant à foison des dépêches AFP ou Reuters, les abonnés ne suivent pas toujours. Qui dit baisse de l’audience, dit baisse des recettes publicitaires.

La recherche de clicks et d’audience

Comme le décrit Sophie Eustache, le bâtonnage est lié à une logique productiviste. Une rédaction va chercher à avoir le maximum de clicks possibles sur ses articles, générer des interactions sur ses réseaux sociaux et amener du trafic sur le site. L’idée est d’avoir de l’audience pour vendre ensuite des encarts publicitaires, et générer plus de profits. Une logique marchande en soi et qui s’applique à bien d’autres domaines.

La recherche d’audience peut parfois amener à des situations incongrues. « Parfois, nous mettions à jour un article, sans apporter d’informations importantes, en espérant le faire remonter dans Google Actualités », explique Olivier, qui a travaillé au desk de La Tribune, au sujet de la pression autour de l’audience.

Le but des journalistes, ou plutôt des propriétaires des médias, n’est plus d’informer les lecteurs et lectrices en priorité, mais bien de satisfaire des algorithmes capricieux. De plaire aux Google, Facebook et consorts avec des articles SEO (Search Engine Optimisation) – optimisés pour les moteurs de recherche- qui ont des mots-clés pertinents, pour se retrouver en haut du panier dans Google Actualités. Pendant quelques heures seulement…

L’argent est le nerf de la guerre

Cette logique mène à une transformation de la manière de fabriquer l’information et à une augmentation de l’espace donné aux publicitaires.

Elle cite entre autres exemples sa propre expérience qui lui a valu d’entendre qu’il fallait « agrandir cet inventaire (espace publicitaire disponible, NDLR), c’est-à-dire produire des articles, pas tant pour informer le lecteur, mais pour ouvrir de nouveaux espaces publicitaires ».

Cette méthode de fonctionnement est très en vue depuis l’apparition des médias d’info-divertissement tels que Konbini ou Melty, qui ont construit leur modèle économique sur la fabrication de contenus sponsorisés, avec des « papiers calibrés pour les réseaux sociaux et les moteurs de recherche ». Les liens entre informations et publicités s’entremêlent et il devient difficile pour les abonnés de voir les différences.

L’argent est le nerf de la guerre dans le monde du journalisme. Elle rappelle ainsi que « Internet a redistribué les revenus publicitaires, monopolisés par les géants américains du web, et attisé ainsi la quête d’audience ».

Ralentir la cadence

Sophie Eustache dépeint dans les 110 pages de son enquête un tableau du métier du journalisme qui paraît affligeant. Mais c’est par ce biais-là qu’on se rend compte de ce qui ne va pas dans les rédactions. Notamment de cette logique de production de l’information à la chaîne, avec une trop grande place accordée au brandcontent (contenu produit par ou pour une marque), le besoin de produire une quantité d’articles dans un temps limité ou encore le peu de considérations envers les journalistes.

La journaliste met en avant le nécessaire ralentissement de la machine. Les journalistes ont besoin de lenteur, de plus de temps pour approfondir les sujets et éviter les erreurs commises par manque de temps ou encore les fake-news. Mais pour ce faire, il faudrait également augmenter les moyens pour celles et ceux qui souhaitent encore faire du journalisme et non du « bâtonnage », qui détériore ce beau métier.

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BBC : Un regard attentif sur la gestion des pouvoirs publics en temps de pandémie https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/bbc-un-regard-attentif-sur-la-gestion-des-pouvoirs-publics-en-temps-de-pandemie/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/bbc-un-regard-attentif-sur-la-gestion-des-pouvoirs-publics-en-temps-de-pandemie/#respond Tue, 22 Dec 2020 19:53:10 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=11246 A l’occasion du festival Médias en Seine jeudi 19 novembre à la Maison de la Radio à Paris, James Stephenson, rédacteur en chef à la BBC, liste les défis d’ordre politique du grand média durant la crise sanitaire. James Stephenson est mal à l’aise avec le vocabulaire guerrier. Pourtant, ses expressions s’en rapprochent. Pour évoquer […]

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A l’occasion du festival Médias en Seine jeudi 19 novembre à la Maison de la Radio à Paris, James Stephenson, rédacteur en chef à la BBC, liste les défis d’ordre politique du grand média durant la crise sanitaire.

James Stephenson est mal à l’aise avec le vocabulaire guerrier. Pourtant, ses expressions s’en rapprochent. Pour évoquer la crise sanitaire, Stephenson parle de « période sombre ». La gestion de la pandémie subit les critiques au Royaume-Uni, l’un des pays les plus touchés d’Europe. Les personnalités politiques sont pointées du doigt. Face ce déchirement, la BBC s’est retrouvée dans une situation délicate : « C’est la plus grande crise que j’ai connue dans ma vie professionnelle » témoigne le journaliste. Les défis affrontés par le grand média britannique se sont multipliés, face à de nouvelles attentes du public.

De la méfiance à l’égard du gouvernement

Expliquer la pandémie, mettre en avant le personnel hospitalier, rassurer… Les défis se sont accrus pour la BBC depuis mars dernier. Mais la crise du Coronavirus a créé des tensions politiques auxquelles se sont ajoutées les préoccupations d’un public toujours en quête de nouvelles explications. Entre-temps, la situation est devenue plus critique lorsque Boris Johnson a été admis en soins intensifs. Depuis le début de la pandémie, la  gestion de la crise par le gouvernement a suscité de la méfiance auprès du public : « Le consensus politique a évolué sur la société. Il y a eu d’importants  problèmes sur le système de test et le tracking des malades ». Le journaliste britannique revient notamment sur l’insuffisance de matériel médical, même lors de la seconde vague.  Il estime que la gestion du gouvernement doit s’inscrire, elle-aussi, parmi les analyses médiatiques : « Suffisamment de décisions politiques sont passées pour  que la BBC puisse en parler ».  

« Au début, les ministres refusaient d’apparaître dans nos émissions politiques »

Pour éclairer les interrogations des auditeurs, le grand média britannique a compté sur l’invitation des personnalités politiques lors des matinales.  Mais « au début de la crise, les ministres refusaient les invitations dans nos émissions politiques ».  Le contexte politique actuel semble rajouter de la difficulté dans le traitement médiatique de la crise. « Tout s’est déroulé sous un gouvernement aux positions radicales » ajoute très calmement James Stephenson. Le climat hostile entre la BBC et le gouvernement de Boris Johnson a laissé craindre une perte de financement pour le grand média. La pandémie semble avoir attisé ces divisions. Elle est également apparue comme une préoccupation de trop avec les négociations post-Brexit et le bouleversement des institutions.

Une vérification permanente de l’info

Pourtant, la parole des politiques et des scientifiques s’est montrée essentielle pour décrypter la pandémie. « Les gens avaient faim de faits » constate le rédacteur en chef. Le journaliste rappelle que 22 millions de personnes au Royaume-Uni ont écouté l’allocution du Premier ministre lors du premier confinement, sur l’antenne de la BBC : « Le public désirait connaître les restrictions qui s’imposaient à eux ». Dans ce contexte, la recherche de sources s’est inscrite comme une priorité : « 85% de la population britannique s’est tournée vers la BBC chaque semaine en septembre, il faut être une source de confiance ». Mais la désinformation a provoqué une seconde crise par-dessus la Covid-19. C’est pourtant pendant cette « période sombre » que les Britanniques ont été plus conscients de l’impact des fake-news. Le grand média britannique a mis en place un système d’alerte en temps réel afin de signaler leur présence. Plus qu’un outil de contrôle, la BBC vérifie également les déclarations politiques : « Nous avons une équipe de fact-checking interne qui regarde les informations transmises sur le nombre de tests effectués et sur la véracité des faits » ajoute le journaliste. La pandémie semble avoir accentué l’attention de la BBC quant aux déclarations des ministres pour assouvir les nouvelles attentes des auditeurs. James Stephenson résume leur état d’esprit durant la crise sanitaire : « En temps de guerre, on est tous sur le même bateau ». Une nouvelle allusion à un contexte guerrier, où la BBC doit faire preuve d’impartialité pour emporter la confiance des Britanniques.

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La presse va bien, merci ! https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/la-presse-va-bien-merci/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/la-presse-va-bien-merci/#respond Tue, 22 Dec 2020 15:11:28 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=11184 A l’occasion d’une rencontre avec les étudiants de l’école de journalisme de Cergy-Paris Université, Jean-Paul Dietsch est revenu sur l’état de la presse en France. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, d’après le directeur général adjoint de l’Alliance pour les Chiffres de la Presse et des Médias (ACPM), le diagnostic révèle un état de […]

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A l’occasion d’une rencontre avec les étudiants de l’école de journalisme de Cergy-Paris Université, Jean-Paul Dietsch est revenu sur l’état de la presse en France. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, d’après le directeur général adjoint de l’Alliance pour les Chiffres de la Presse et des Médias (ACPM), le diagnostic révèle un état de forme plutôt bon.

Une définition


La presse se porte relativement bien, d’accord. Mais au juste, c’est quoi « la presse » française en 2020 ? Voilà une question à laquelle l’ACPM est parfaitement placée pour répondre. L’Agence connaît très bien les médias, puisqu’elle est leur tiers certificateur. Aucune obligation d’y adhérer toutefois, c’est au bon vouloir des différents titres et organismes de la presse. Concrètement, l’ACPM « contrôle, certifie et donne de la valeur aux chiffres des médias », comme l’indique son site internet.

Deux fois par an Jean-Paul Dietsch et son équipe dressent un bilan chiffré de la presse, synonyme aussi d’une photographie des grandes tendances. A l’heure du numérique toutefois, plus question de s’en tenir uniquement au support papier. C’est donc depuis 2011 que l’ACPM comptabilise également la presse en versions numériques, en tant que relais digital du papier.

Au total, ce sont quelque 3000 titres qui circulent en France (le pays où il y a le plus d’éditeurs et de sociétés d’édition au monde !). Certains vivent de la pub et d’autres non, certains sous la forme de fanzine et d’autres de lettres. Sur ce total, environ 1500 titres peuvent être achetés en kiosques. Le regard de l’ACPM porte quant à lui sur 700 d’entre eux.

L’encre sur le papier n’est pas prête de s’arrêter de couler, d’après Jean-Paul Dietsch


Grandes tendances : baisse du volume, vent en poupe pour les quotidiens nationaux, la presse vélo et la presse enfant


Un ensemble de 1500 titres chez nos marchands de journaux donc, pour un total de 3 milliards d’exemplaires diffusés chaque année. Cela peut paraître beaucoup (ça l’est toujours), pourtant la tendance en termes de volume est à la baisse. « Depuis une dizaine d’année, on constate une érosion des journaux. Il y a une profusion des médias et l’émergence de nouvelles façons de s’informer » explique le directeur général adjoint.

Une légère baisse de forme d’après Jean-Paul Dietsch, qui ne concernerait cependant pas toute la presse. Il le dit, « les grands quotidiens nationaux comme Le Monde ou Les Echos ont le vent en poupe ». Une dynamique qui d’après lui s’explique par le besoin d’information « vérifiée et de qualité dans une période anxiogène ». Pour preuve, Le Monde est même en train de battre son propre record en atteignant les 400 000 exemplaires diffusés, une première depuis des décennies, dont la moitié en version numérique.

La crise sanitaire serait donc le facteur d’une année exceptionnelle pour certains de ces titres de la presse quotidienne nationale. Depuis son apparition en décembre 2019, la pandémie de la Covid-19 a amené avec elle de très nombreuses interrogations autour d’un nouveau virus. La presse a permis de donner des informations vérifiées, en contre-pied de fake-news occupant quant à elles un important espace de visibilité sur Internet et les réseaux sociaux.

Les quotidiens nationaux ne sont pas les seuls à avoir profité de cette conjoncture. Autre gagnante, la presse à centre d’intérêts pour le vélo. D’après Jean-Paul Diestch, celle-ci est « en train d’exploser ». Une presse qui profiterait ainsi du « boom » de la demande pour ce mode de transport, dont les ventes ont été boostées tout au long de l’année.

Même dynamique du côté de la presse jeunesse, qui ne cesse de progresser. La faute (ou plutôt grâce) à des parents qui souhaitent nourrir l’esprit de leurs rejetons autrement que par les écrans, d’après le directeur général adjoint de l’ACPM. Un succès et une substitution aux tablettes et télévisions qui s’expliquent d’autant plus par les confinements à la maison.

Avec le confinement, l’une des grandes gagnantes, la presse jeunesse


Vous avez dit « crises » ?


Une « crise dans la presse » ? Certains le pensent, que nenni pour Jean-Paul Diestch. « Nous vivons des cycles. Certes il y a une érosion, les médias sont de plus en plus nombreux, mais on reste toujours fort, présent et nécessaire ». L’âge d’or de la presse est derrière nous, mais pour autant l’encre n’a pas fini de couler, loin de là. « Les médias sont en train de se réinventer, de changer leur fusil d’épaule » martèle-t-il.

Et si la crise sanitaire est quant à elle est bien réelle, son impact sur la presse hexagonale n’a pas été que négatif aux yeux de l’ACPM. Au cours du premier confinement, « tous les médias ont été surconsommés par rapport à d’habitude ». Mais paradoxalement, ils ont perdu de l’argent faute d’annonceurs, souligne Jean-Paul Dietsch. Ces derniers s’étaient alors retirés de tous les plans de communications, face à la dimension incertaine de cette période.

Seule véritable zone d’ombre pour le directeur général adjoint de l’Agence, le tarif des journaux en augmentation constante depuis quelques années. Par conséquent cela exclurait une partie de la population qui n’aurait tout simplement plus les moyens de s’informer de la sorte.

Le regard de Jean-Paul Diestch est donc rempli d’un certain optimisme à l’égard du secteur. Une presse qui serait plus que jamais multiforme, en pleine mutation économique dans un contexte de destruction créatrice, et sans que l’odeur du papier ne s’estompe totalement. Pourvu que cela dure !

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