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Montage Luca Vieira deCastro

Alors que le nombre de rappeuses perçant le plafond de verre peinent à augmenter. Depuis l’apogée de Diams, Shay a été la seule rappeuse francophone à obtenir deux albums certifiés par le Syndicat Nationnal de l’Edition Phonographique (SNEP). Il y a eu ces dernières années une effervescence de femmes journalistes dans le rap grâce à l’explosion des médias numériques.

Une génération de femmes journalistes sur internet

Alors que Shay semble être la seule tête d’affiche du rap féminin, il y a depuis une décennie une recrue du nombre de journalistes femmes établies dans la sphère rap. On pense notamment à Juliette Fievet, journaliste emblématique de la sphère rap et son émission “Légendes Urbaines” sur YouTube. Ou encore Neefa et son émission “Que la Neef”. Sur Grunt elle participait aux émissions “TierList” et “La Sauce”. Ces femmes ont des émissions avec un nombre d’audiences similaire à leurs collègues masculins et font poids dans la scène rap.

Certaines ont pu profiter de l’essor des médias numériques pour s’y faire une place et lancer leurs propres médias ou émissions, ou en participant en tant que chroniqueuses. Ceci a également été poussé par la volonté de certains journalistes et médias rap de mettre en avant les femmes dans la sphère rap, comme les deux saisons de “Femme de rap” de Fif Tobossi de Booksa’P qui avaient pour objectif de mettre en avant les femmes dans tous les secteurs du rap, et notamment ceux du journalisme, avec notamment un épisode sur Juliette Fievet ou encore Ouafae Mameche journaliste pour l‘Abcdrduson et conférencière.

Toujours loin d’une égalité satisfaisante

Le journalisme rap n’échappe pas aux inégalités et fait preuve de plusieurs problèmes. Les femmes sont souvent relayées au second plan de chroniqueuses et font face à une plus grande précarité. Comme l’explique le journaliste Génono dans l’article « Être une femme dans le milieu du rap : c’est pas gagné” sur Mouv’, « de manière générale, la position des femmes dans les médias rap est encore fébrile ». De plus, Ouafae Mameche déclare dans ce même article « Sur les émissions, je suis soit chroniqueuse, soit co-animatrice. » Les femmes sont plus présentes, mais dans des conditions précaires et moins mises en lumière. Créant moins d’opportunités auprès d’événements organisés par les labels ou d’interview. Résultats : elles ne sont pas reconnues pour leurs qualités d’animatrice ou de présentation, mais seulement pour leurs critiques artistiques. De plus, ces dernières sont plus visées par le harcèlement sur les réseaux sociaux relève Yousra Benine, manageuse de Ben PLG, dans ce même article où les critiques sont très répandues.

Le féminisme dans le rap

Cette dernière mention de cyberharcèlement peut également bloquer certaines journalistes rap à mettre en avant les problématiques misogynes du rap. Ces problèmes se définissent par des paroles misogynes jusqu’aux affaires d’agressions physiques et sexuelles dans le milieu du rap. De plus, ces femmes journalistes ont peur d’être prises en étau par des médias plus généralistes qui pourraient récupérer leurs paroles pour pointer du doigt le milieu sans réfléchir autour du problème de fond dans la société. Comme l’explique Ouafae «on essaye de faire évoluer les choses en interne, mais dès qu’on commence à taper sur le rap, on sait que les médias généralistes ou certaines sphères vont venir reprendre nos propos pour pointer du doigt notre milieu ». Elle maintient que l’industrie musicale est tout aussi difficile pour une femme que le reste de la société. La solution selon elle serait d’arrêter cette « politique de l’autruche » et traiter le sujet dans le fond.

“Comprendre, apprendre, entreprendre”(Kery James)

Toutes ces problématiques n’empêchent pas certaines de lancer leurs propres émissions, voire leurs propres médias, comme Eloise Boutton qui a créé son propre média “Madame Rap”, destiné aux femmes et à la communauté LBTQIA+. Selon Neefa, c’est cette détermination qui permettra de faire évoluer la situation. « Les femmes passionnées de rap comprennent que ce n’est pas simple de se faire une place naturellement dans le milieu, et donc elles font leur propre chemin. C’est une très bonne chose. » (Source Thésaurap : “Neefa, de passionnée à observatrice du rap”). Une prise de conscience collective dans la sphère du rap est donc plus que nécessaire pour faire évoluer les mentalités.

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Stromae, maestro de la mise en scène https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/stromae-maestro-de-la-mise-en-scene/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/stromae-maestro-de-la-mise-en-scene/#comments Sat, 26 Mar 2022 10:22:31 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=240384 Plutôt qu’un long discours, Stromae a préféré chanter pour répondre à la dernière question de la journaliste Anne-Claire Coudray sur le plateau du JT de TF1, le dimanche 9 janvier. Une surprise musicale qui a clôturé l’interview de l’artiste tout en dévoilant son nouveau single : L’Enfer. « Coup de génie », selon certains, cette […]

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Plutôt qu’un long discours, Stromae a préféré chanter pour répondre à la dernière question de la journaliste Anne-Claire Coudray sur le plateau du JT de TF1, le dimanche 9 janvier. Une surprise musicale qui a clôturé l’interview de l’artiste tout en dévoilant son nouveau single : L’Enfer. « Coup de génie », selon certains, cette prestation inattendue a rappelé la brillante imagination du chanteur belge. Maître dans l’art de la mise en scène depuis ses débuts, l’interprète de Alors on danse  vient de sortir un nouvel album, Multitude, le 4 mars.

Sept longues années loin de la scène n’ont pas atténué la force créative de Stromae, ou Paul Van Haver, de son vrai nom. Ce natif de Bruxelles n’a jamais cessé d’innover et de s’amuser avec le public et les médias. Après plusieurs années à l’Académie musicale de Jette à l’adolescence, dès ses 11 ans, le compositeur-interprète se construit un style musical inimitable. A côté de ce don pour la musique, Stromae se démarque par son inventivité hors norme.

« Un artiste touche-à-tout, au-delà de la chanson »

Romane, une fan de 19 ans se souvient d’un concert en 2015 et de l’interprétation du titre Cancer, durant laquelle « Stromae jouait sans arrêt avec les décors et les vidéoprojecteurs, c’était impressionnant ». Romane et plus d’un million de personnes ont assisté à la tournée de Racine Carrée, son deuxième album.

Elle admire cet artiste de 36 ans « qui touche à tout, au-delà de la chanson ». « Il créé ses tenues, propose des clips toujours plus originaux pour nous plonger dans son univers très singulier », décrit-elle. Un univers coloré et excentrique imprègne le personnage de Stromae, du style vestimentaire à la mise en scène d’un clip. Sa formation musicale et ses études de cinéma lui permettent la maitrise de tous les aspects de sa performance artistique. Une liberté de création garantie aussi par son label de musique, audiovisuel et prêt-à-porter : Mosaert.

Créativité sans limites

Le génie créatif de Stromae ne s’exprime pas seulement à travers la scène, ses décors ou tenues. Il joue avec tout ce qui gravite autour de la performance musicale, en mêlant la réalité, l’illusion et la fiction.

En 2013, un engouement grandit avec la sortie du clip de Formidable. Comme désorienté et ivre, le chanteur déambule dans les rues de Bruxelles, errant entre les voitures, la bruine et le regard intrigué des piétons. Écouteurs aux oreilles, il agite les bras, partage sa détresse aux passants et clame des paroles de chanson. Ce faux bad buzz tourné en caméra cachée et parfaitement anticipé par le chanteur renforce sa notoriété mondiale et annonce le futur succès de Formidable.

Quelques mois plus tard, sur le plateau du Grand Journal, il brille une nouvelle fois en interprétant Tous les mêmes. Maquillé et vêtu à moitié en femme, et l’autre moitié en homme, il revêt la peau des deux personnages de sa chanson à la fois. Cette incarnation de personnages et ce jeu de mise en scène est la signature du chanteur.

Souvent comparé à Jacques Brel, Stromae a répondu « je ne lui arriverais jamais à la cheville », en ajoutant « qu’il faisait partie d’une école d’artistes- comme Aznavour, Piaf, ou d’autres – qui incarnaient des personnages, et c’est aussi ce que j’essaie de faire ».

Qu’il titube dans la rue ou éblouisse des plateaux de télévision, ses coups d’éclats ont rythmé sa carrière depuis ses débuts, dans les années 2010.

Un succès fulgurant

Le grand bruxellois au large sourire commence à captiver le public en 2009 avec son titre Alors on danse. Son style unique mêlant musique électronique, hip-hop, house et rap fait décoller sa carrière et danser le monde entier.

Trois ans après son premier album Cheese, Stromae sort Racine Carrée, un triomphe. Avec 2 millions de ventes, il se lance dans une immense tournée internationale.

Une fois sa tournée achevée, le passionné s’écarte de la scène. Il se consacre à sa santé, collabore avec d’autres artistes ou travaille sur sa collection de vêtements. Cette parenthèse se clôt en 2022, avec la sortie d’un nouvel album: Multitude. Après son émouvant passage sur TF1, le prodige de la mise en scène prépare sûrement d’autres apparitions étonnantes, comme à son habitude.

Photo par Kmeron (Flikr)

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SCH, Marseille dans le sang, mafieux dans le chant https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/sch-marseille-dans-le-sang-mafieux-dans-le-chant/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/sch-marseille-dans-le-sang-mafieux-dans-le-chant/#respond Mon, 28 Feb 2022 11:41:20 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=240064 CC by Exilexi Auteur du quatrième album le plus vendu de 2021 en France, et lauréat aux Victoires de la musique, le rappeur marseillais est plus que jamais l’un des piliers du rap français. Pour décrire SCH, il faut décrire Marseille. Son soleil rayonnant et son accent bien marqué. Sans oublier la ferveur des supporters […]

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CC by Exilexi

Auteur du quatrième album le plus vendu de 2021 en France, et lauréat aux Victoires de la musique, le rappeur marseillais est plus que jamais l’un des piliers du rap français.

Pour décrire SCH, il faut décrire Marseille. Son soleil rayonnant et son accent bien marqué. Sans oublier la ferveur des supporters de l’OM, sa culture rap qui lui est propre et le grand banditisme qui règne encore dans certains de ses quartiers. Le « S » comme on le surnomme, est un pur concentré de tout cela. À 28 ans, il fait parti de ces artistes qui marquent lorsqu’on les découvre. En même temps, comment oublier sa fière allure de mafioso ? Il n’a jamais caché son goût pour le luxe et la mode. Le temps d’un clip, l’auteur de Champs-Élysées s’est même offert le Palais Bulles, la villa du couturier Pierre Cardin. Costumes, vestes en cuir et les lunettes teintées, c’est ainsi qu’il se caractérise. Loin des gros muscles des rappeurs américains comme 50 Cent, il assume complètement son corps maigre qu’il affiche sur ses pochettes d’album. Imposer un style aussi atypique dans un tel milieu, c’est un des nombreux faits d’arme de SCH. Placé sous le feu des projecteurs aux Victoires de la musique, il a brillé par son humilité et son engagement.

Jeune, le rappeur a vécu dans la précarité. La musique ou rien, c’est comme ça qu’il voit sa destinée. Ce sentiment, il le confie lors de son entretien avec le média GQ, « Je ne me voyais pas travailler pour une misère et je n’avais pas fait grand-chose à l’école. Je n’avais pas de perspective d’avenir en vrai ». Quitte à faire de la musique autant s’y mettre à fond. Julien Schwarzer de son vrai nom, commence le rap à 15 ans. Il se nomme d’abord « Schneider », un mix entre son nom et celui de Shredder, l’antagoniste phare du dessin animé les Tortues Ninja. Une douce manière d’annoncer qu’il ne fera pas partie des gentils, comme dans son interview pour le média urbain Booska-P, « Je ne suis pas venu pour faire des câlins dans le Rap». En 2015, le désormais SCH braque l’industrie musicale. Braquer, c’est le terme. Quand on est certifié double disque de platine en l’espace de six mois sans être une tête d’affiche, c’est un hold-up. Le 13 novembre 2015 il publie la mixtape A7, qui le mène littéralement sur la route du succès.

La plume ou le plomb

SCH ne rappe pas, il mitraille. Il n’y a qu’à voir le nom de ses titres qui représentent à eux seuls un véritable arsenal : Fusil, Mac 11, Tokarev… Violence et mélodie, phrases chocs et poésie, tous les opposés s’harmonisent dans sa musique. L’Autotune c’est son arme fétiche. Elle mue sa voix grave du quotidien en une voix aiguë singulière. De quoi laisser les mauvaises langues dire qu’il rappe en fourchelang. Aujourd’hui le S trône sur le Rooftop du « game ». En 2021, il n’y a qu’un rappeur qui a vendu plus d’albums que lui : Orelsan. L’exploit est encore plus impressionnant quand on sait qu’il dépasse d’autres gros poissons comme Ninho, Damso ou Jul. Cette notoriété, personne ne l’avait prédit et il ne manque pas de le chanter : « -Moi au début, j’étais rien qu’un petit nouveau rappeur qu’on croyait passage- ».

Les thèmes qu’il aborde dans ses textes n’ont rien d’innovant. Il parle de crime, de meurtre, de drogue et d’argent. Toutefois, il a une manière bien particulière de les traiter. Sa discographie est teintée de sonorités sombres et de piano, comme la bande originale d’un film de mafieux. Cette influence du monde de la pègre se traduit aussi dans ses visuels, en témoignent le clip de Gomorra tourné à La Scampia et la référence à Blow sur la pochette d’A7.

Au fil de sa carrière sa plume s’est assagie et s’éloigne parfois du chaos anarchique de ses débuts (Anarchie étant le nom de son premier album). Il lui arrive parfois d’aborder des thèmes plus profonds et plus intimes comme la perte d’être cher, le désir de réussir et la pauvreté de la classe populaire dont il est lui-même issu. Un combat qu’il symbolise par cette phrase : « -S’lever pour 1200 (euros) c’est insultant- ». Grand amateur de variété, il n’hésite pas à pousser la chansonette dans ses morceaux (Quand on était môme, Le code, La nuit).

Un « musico-acteur »

Quand le journaliste Mouloud Achour lui demande de se décrire, il répond qu’il se voit comme un « musico-acteur ». Cela coïncide avec ses deux grandes passions que sont la musique et le cinéma. Cette prestance de gros bonnet tout droit sorti du Parrain, il se l’est construite. Avec le temps, il s’approprie de plus en plus cette imagerie. C’est ce qu’il déclarait en avril dernier, « SCH, plus le temps passe, plus c’est moi, même si au début c’était un personnage fictif que j’ai créé ». Il pousse l’interprétation jusqu’au bout avec le tome II de JVLIVS, son dernier projet date. Dans cet album concept, Julien devient Julius et alterne entre réalité et fiction, « J’ai toujours écrit de manière narrative, je sais pas pourquoi, c’est ma façon d’écrire ». Le S a déjà annoncé le troisième acte de JVLIVS. Nul doute que cet album sera encore le théâtre de son talent.

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“ULTRA“ : à l’Ouest Side rien de nouveau https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/ultra-a-louest-side-rien-de-nouveau/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/ultra-a-louest-side-rien-de-nouveau/#respond Sat, 06 Mar 2021 22:38:54 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=11813 Quatre ans après Trône, Booba, le patron du rap-game est de retour avec ULTRA. Un nouvel opus très spécial pour les fans puisqu’il s’agit du dernier album du rappeur. Après vingt-six ans de carrière, le Duc de Boulogne range les armes, prêt à naviguer vers de nouvelles contrées. Attendu comme l’apothéose d’une carrière riche et […]

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Quatre ans après Trône, Booba, le patron du rap-game est de retour avec ULTRA. Un nouvel opus très spécial pour les fans puisqu’il s’agit du dernier album du rappeur. Après vingt-six ans de carrière, le Duc de Boulogne range les armes, prêt à naviguer vers de nouvelles contrées. Attendu comme l’apothéose d’une carrière riche et mouvementée, que vaut cet ultime disque ? On l’a écouté pour vous.

Sans forcer, le Duc assure

Il faut être clair d’entrée : l’album est plutôt bon dans l’ensemble. Les fans ne seront pas déboussolés et il n’y a rien à dire, Booba maîtrise son sujet avec ces quatorze nouveaux morceaux. Il reprend la formule qui a fait son succès et c’est efficace. ULTRA commence fort avec « GP », du pur Booba, sans autotune, une prod’ bien sombre et qui met tout le monde d’accord. C’est dit dès le début : la barre risque d’être haute. Les morceaux en solo s’enchainent puis arrivent les premiers featuring. Pour cette dernière, on attendait des grands noms, il faudra faire avec Maes, SDM, JSX, Bramsito, Dala ou encore Gato. Ce n’est pas très ragoutant mais force est de constater que cela fonctionne pas trop mal. Mentions spéciales à « Bonne Journée » avec SDM et « Mona Lisa » avec JSX, qui sont de belles surprises. « VVV », le featuring avec Maes fait, lui aussi, bien le boulot avec son rythme dansant et ses paroles entêtantes.

Comme une dernière sortie en mer, le chef des « ratpi » (« pirate » en verlan, NDLR) emmène ses fans dans un album finalement assez mélancolique et chantant. Booba semble apaisé et n’hésite pas à faire comprendre dans ses lyrics (et interviews promotionnelles) qu’il est lassé d’un rap-game qu’il survole depuis trop d’années. Mais convaincu de dominer la concurrence, « B2O » s’est un peu trop reposé sur ses acquis.

Pas de réelle surprise

Bien qu’il ne fasse aucun doute que Booba maîtrise son sujet, il ne sort cependant pas de sa zone de confort. Lorsqu’on écoute ULTRA, on a l’impression d’écouter une réédition de Trône avec des sons bonus. Plusieurs titres sonnent exactement comme ceux de son ancien projet. Ils ressemblent à des versions 2.0 sans effet de surprise et rendent l’expérience moins bonne. On a la sensation d’écouter du réchauffé. Notamment sur le morceau « Je sais » avec son piano-voix-autotune qui rappelle grandement « Petite fille » présent sur le précédent album et considéré comme une (petite) révolution à l’époque. Mais quatre années ont passées et ces sonorités n’ont plus rien de neuf. Cette impression de déjà-vu se retrouve dans plusieurs autres titres comme « Grain de Sable » ou « Dernière Fois ». Cela n’enlève en rien la qualités des morceaux mais il n’y a pas de révolution et pour le moment, aucun son de l’album ne semble faire le poids avec les anciens hits de Booba. Aux côtés de Trône, Nero Nemesis ou encore Ouest Side, ce dernier opus n’est pas à la hauteur de la carrière de celui que beaucoup considèrent comme le plus grand rappeur français de tous les temps. C’est dommage car il aurait pu finir en grandes pompes avec ce projet en forme d’adieux (même s’il a annoncé dans plusieurs interviews qu’il sortirait des morceaux de temps à autres).

Bien que certains trouvent cet album exceptionnel et que d’autres peuvent être déçus, il faut quand même rendre hommage à cet immense artiste. En vingt-six ans de carrière, Booba aura marqué l’histoire du rap et de la musique française dans son ensemble. Même si ce nouveau disque semble un cran en dessous, on en redemande déjà. Allez Élie, un dernier album pour la route ?

ULTRA, l’ultime album de Booba est disponible à l’écoute juste ici :

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Aya Nakamura a une nouvelle fois dead ça avec son nouvel album -n’en déplaise aux puristes de la langue française https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/aya-nakamura-a-une-nouvelle-fois-dead-ca-avec-son-nouvel-album-nen-deplaise-aux-puristes-de-la-langue-francaise/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/aya-nakamura-a-une-nouvelle-fois-dead-ca-avec-son-nouvel-album-nen-deplaise-aux-puristes-de-la-langue-francaise/#respond Fri, 20 Nov 2020 13:13:36 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=10876 Une semaine après la sortie de son nouvel album AYA, la chanteuse originaire d’Aulnay-sous-Bois a explosé les charts en se hissant à la première place du classement. Elle est la chanteuse française la plus écoutée dans le monde et pourtant en France, si elle n’est pas perçue comme hautaine et illettrée, on lui reproche de […]

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Une semaine après la sortie de son nouvel album AYA, la chanteuse originaire d’Aulnay-sous-Bois a explosé les charts en se hissant à la première place du classement. Elle est la chanteuse française la plus écoutée dans le monde et pourtant en France, si elle n’est pas perçue comme hautaine et illettrée, on lui reproche de se prendre pour « la Madonna de banlieue ». 

L’ultime victime médiatique de misogynoir 

Le mépris des médias français révèle la misogynoir dont Aya est victime : une misogynie « classique » associée au fait qu’elle soit noire. Beaucoup d’hommes (et de femmes…) sur les réseaux sociaux l’ont longtemps moquée, considérant qu’elle ressemblait à un homme ou à un joueur de football. Assez discrète sur Twitter, un peu moins sur Snapchat, Aya Nakamura justifie cette rareté dans des propos rapportés par l’artiste Wejdene dans une interview accordée à Mehdi Maïzi de Booska-p : « T’es folle ! il faut pas regarder les critiques Twitter. Si tu prends en compte tout ce qu’ils disent, ça va te détruire ». 

Lorsqu’Aya Nakamura se fait remonter les bretelles pour avoir utilisé trop de mots jugés incompréhensibles, elle n’en est pas à sa première attaque de la part des médias. En réalité, l’argot qu’elle utilise n’est pas celui d’un breton ou d’un corse mais celui des noirs et des arabes de quartiers et ça… ça ne passe pas. « En catchana », « lossa », « tchop », Aya multiplie les mots d’argot dans ses textes et l’assume dans une interview au HuffPost : « C’est mon langage de la vie de tous les jours, je n’ai pas envie de faire semblant. L’argot c’est un langage très utilisé dans les quartiers ou autres et je pense que chaque milieu à son argot. ». Mais les néologismes sont respectés et respectables lorsqu’il s’agit uniquement de ceux prononcés par Apollinaire ou Mallarmé

Dans une culture dominante blanche et bourgeoise, le vocabulaire d’Aya Nakamura est insaisissable par une partie de la population, alors qu’il est entièrement accessible pour une autre. Seulement, la première partie de la population accuse, méprise et rend responsable la deuxième de manquer de culture et d’avoir un langage limité. Mais étrangement, lorsque le cas contraire s’opère, c’est toujours cette deuxième partie de la population qui demeure responsable. Il ne leur viendrait pas à l’esprit de se dire que la richesse d’une langue vivante tient à son évolution. Ni de reconnaitre que l’immigration et la colonisation ont fatalement conduit à ce genre de mutation. Ni même de prendre conscience de leur snobisme intellectuel. 

« Tu parles sur moi y’a R, crache encore y’a R »

Alors qu’elle est valorisée sur la première page du New York Times aux États-Unis, ce n’est pas le cas en France. Entre Nikos Aliegas qui écorche son nom à de multiples reprises et sa présence à C à vous qui a créé un malaise, là où la chanteuse a considéré dans une interview accordée à 20 minutes que « C’était comme si la présentatrice voulait me mettre dans un délire :’C’est trop dur la cité, je suis une renoie, c’est trop dur’ en mode pleurnichage. Alors que non, j’ai jamais dit ça moi », Aya Nakamura est ouvertement moquée et rendue illégitime entre mépris de genre, de race et de classe.

Malgré les attaques des médias, Aya ne s’est pas laissée abattre et continue d’accepter des interviews. Elle s’est livrée à Mouloud Achour dans Clique sur son nouvel album : « C’est un album de love », ses attentes envers un homme, et a parlé d’amour tout simplement : « Tu prends toujours des risques quand tu aimes », sans qu’elle n’ait à évoquer, avec obsession et fantasme de la part du journaliste, le milieu dont elle est issue.

« J’fais mon bif et j’me débrouille toute seule, ce que j’ai, je l’ai gagné toute seule »

En méprisant la star internationale qu’est Aya Nakamura, les médias français méprisent toute une réalité, à savoir des jeunes filles, des jeunes femmes ou des jeunes garçons qui peuvent s’identifier à une artiste féministe noire. On peut par ailleurs rappeler qu’en 2020 comme l’évoquait un article de Slate, « La vraie parisienne est plus proche d’Aya Nakamura que d’Inès de la Fressange ». Alors que les snobs semi-intellectuels se rhabillent et ferment la porte derrière eux : Aya est dans le sas depuis un moment et compte bien y rester. 

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