Chroniques culturelles https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/sujet/chronique-culturelles/ De la presse écrite au web Journalisme Mon, 06 Mar 2023 11:52:15 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.1 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/wp-content/uploads/logo-CYU-1-1-150x150.png Chroniques culturelles https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/sujet/chronique-culturelles/ 32 32 Une Goussainvilloise guide touristique au Château de Versailles https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/une-goussainvilloise-guide-touristique-au-chateau-de-versailles/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/une-goussainvilloise-guide-touristique-au-chateau-de-versailles/#respond Mon, 06 Mar 2023 11:52:15 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=241482 L’article Une Goussainvilloise guide touristique au Château de Versailles est apparu en premier sur Master Journalisme - Gennevilliers.

]]>

Au revoir Goussainville et bienvenue Versailles

J’ai enfin eu le job de mes rêves : guide touristique au Château de Versailles. Passionnée depuis toujours par Louis XIV, l’art et les musées, quoi de mieux que de travailler là-bas ?!

Goussainville, photo de Thomas Blanc

© 2022 – Thomas Blanc

Aujourd’hui, vendredi 24 mars 2023 : l’heure du départ.

1er jour de travail : je n’ai pas intérêt à être en retard. Prête à l’heure, il est temps de claquer la porte de la maison. Un dernier au revoir à mes parents, dans leur librairie.

Goussainville, photo de Thomas Blanc

© 2022 – Photos Thomas Blanc

Pas de bus ici, je traverse à pied les ruelles de la ville pour atteindre la gare..

1H30 de trajet plus tard, me voici arrivée au Château.

Versailles - Névéna Radosevic

© 2022 – Nénéna Radosevic

Versailles - Névéna Radosévic

© 2022 – Nénéna Radosevic

Prête à commencer ma journée de formation. Pendant 3 jours, je vais découvrir toutes les salles du domaine royal. En apprendre plus sur l’histoire des œuvres d’art et du mobilier exposés.
Ma première impression : tout est si beau ! De l’or partout : du mur au plafond. Des lustres (en or évidement) à en couper le souffle !

Aujourd’hui…

Deux lieux majestueux sont au programme. Je découvre : la Chapelle Royale. 2 étages. Ce maître-autel entièrement en or est impressionnant. Tout comme l’immense fresque au plafond.

Ensuite, direction la Galerie des Glaces. Grande et lumineuse. Le soleil, se refléte dans les 17 vitres et miroirs, enjolivant davantage ce long couloir.

Une 1ère journée de travail spectaculaire. Des étoiles plein les yeux. Travailler dans ce décor : un rêve devenu réalité. Demain, je découvrirai les appartements du roi. Hâte de voir ça ! .

L’article Une Goussainvilloise guide touristique au Château de Versailles est apparu en premier sur Master Journalisme - Gennevilliers.

]]>
https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/une-goussainvilloise-guide-touristique-au-chateau-de-versailles/feed/ 0
“ULTRA“ : à l’Ouest Side rien de nouveau https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/ultra-a-louest-side-rien-de-nouveau/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/ultra-a-louest-side-rien-de-nouveau/#respond Sat, 06 Mar 2021 22:38:54 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=11813 Quatre ans après Trône, Booba, le patron du rap-game est de retour avec ULTRA. Un nouvel opus très spécial pour les fans puisqu’il s’agit du dernier album du rappeur. Après vingt-six ans de carrière, le Duc de Boulogne range les armes, prêt à naviguer vers de nouvelles contrées. Attendu comme l’apothéose d’une carrière riche et […]

L’article “ULTRA“ : à l’Ouest Side rien de nouveau est apparu en premier sur Master Journalisme - Gennevilliers.

]]>
Quatre ans après Trône, Booba, le patron du rap-game est de retour avec ULTRA. Un nouvel opus très spécial pour les fans puisqu’il s’agit du dernier album du rappeur. Après vingt-six ans de carrière, le Duc de Boulogne range les armes, prêt à naviguer vers de nouvelles contrées. Attendu comme l’apothéose d’une carrière riche et mouvementée, que vaut cet ultime disque ? On l’a écouté pour vous.

Sans forcer, le Duc assure

Il faut être clair d’entrée : l’album est plutôt bon dans l’ensemble. Les fans ne seront pas déboussolés et il n’y a rien à dire, Booba maîtrise son sujet avec ces quatorze nouveaux morceaux. Il reprend la formule qui a fait son succès et c’est efficace. ULTRA commence fort avec « GP », du pur Booba, sans autotune, une prod’ bien sombre et qui met tout le monde d’accord. C’est dit dès le début : la barre risque d’être haute. Les morceaux en solo s’enchainent puis arrivent les premiers featuring. Pour cette dernière, on attendait des grands noms, il faudra faire avec Maes, SDM, JSX, Bramsito, Dala ou encore Gato. Ce n’est pas très ragoutant mais force est de constater que cela fonctionne pas trop mal. Mentions spéciales à « Bonne Journée » avec SDM et « Mona Lisa » avec JSX, qui sont de belles surprises. « VVV », le featuring avec Maes fait, lui aussi, bien le boulot avec son rythme dansant et ses paroles entêtantes.

Comme une dernière sortie en mer, le chef des « ratpi » (« pirate » en verlan, NDLR) emmène ses fans dans un album finalement assez mélancolique et chantant. Booba semble apaisé et n’hésite pas à faire comprendre dans ses lyrics (et interviews promotionnelles) qu’il est lassé d’un rap-game qu’il survole depuis trop d’années. Mais convaincu de dominer la concurrence, « B2O » s’est un peu trop reposé sur ses acquis.

Pas de réelle surprise

Bien qu’il ne fasse aucun doute que Booba maîtrise son sujet, il ne sort cependant pas de sa zone de confort. Lorsqu’on écoute ULTRA, on a l’impression d’écouter une réédition de Trône avec des sons bonus. Plusieurs titres sonnent exactement comme ceux de son ancien projet. Ils ressemblent à des versions 2.0 sans effet de surprise et rendent l’expérience moins bonne. On a la sensation d’écouter du réchauffé. Notamment sur le morceau « Je sais » avec son piano-voix-autotune qui rappelle grandement « Petite fille » présent sur le précédent album et considéré comme une (petite) révolution à l’époque. Mais quatre années ont passées et ces sonorités n’ont plus rien de neuf. Cette impression de déjà-vu se retrouve dans plusieurs autres titres comme « Grain de Sable » ou « Dernière Fois ». Cela n’enlève en rien la qualités des morceaux mais il n’y a pas de révolution et pour le moment, aucun son de l’album ne semble faire le poids avec les anciens hits de Booba. Aux côtés de Trône, Nero Nemesis ou encore Ouest Side, ce dernier opus n’est pas à la hauteur de la carrière de celui que beaucoup considèrent comme le plus grand rappeur français de tous les temps. C’est dommage car il aurait pu finir en grandes pompes avec ce projet en forme d’adieux (même s’il a annoncé dans plusieurs interviews qu’il sortirait des morceaux de temps à autres).

Bien que certains trouvent cet album exceptionnel et que d’autres peuvent être déçus, il faut quand même rendre hommage à cet immense artiste. En vingt-six ans de carrière, Booba aura marqué l’histoire du rap et de la musique française dans son ensemble. Même si ce nouveau disque semble un cran en dessous, on en redemande déjà. Allez Élie, un dernier album pour la route ?

ULTRA, l’ultime album de Booba est disponible à l’écoute juste ici :

L’article “ULTRA“ : à l’Ouest Side rien de nouveau est apparu en premier sur Master Journalisme - Gennevilliers.

]]>
https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/ultra-a-louest-side-rien-de-nouveau/feed/ 0
Comment le « bâtonnage » détruit le journalisme https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/comment-le-batonnage-detruit-le-journalisme/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/comment-le-batonnage-detruit-le-journalisme/#respond Mon, 11 Jan 2021 09:00:00 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=11326  « Bâtonner : comment l’argent détruit le journalisme » est un essai de la journaliste Sophie Eustache, publié en mars 2020 aux éditions Amsterdam. Dans cette enquête, la journaliste au Monde Diplomatique s’intéresse aux logiques de production au sein des médias. Grâce aux témoignages, portraits de journalistes et sa propre expérience, elle décrit les conséquences de ces logiques […]

L’article Comment le « bâtonnage » détruit le journalisme est apparu en premier sur Master Journalisme - Gennevilliers.

]]>
 « Bâtonner : comment l’argent détruit le journalisme » est un essai de la journaliste Sophie Eustache, publié en mars 2020 aux éditions Amsterdam. Dans cette enquête, la journaliste au Monde Diplomatique s’intéresse aux logiques de production au sein des médias. Grâce aux témoignages, portraits de journalistes et sa propre expérience, elle décrit les conséquences de ces logiques sur l’exercice du métier de journaliste.

En quoi consiste le « Bâtonnage » ? Ce terme signifie le fait de copier-coller une dépêche d’agence de presse, de la retoucher un minimum en ajoutant une citation ou quelques informations complémentaires, puis de la publier au plus vite sur le site web.

Le fléau du journalisme : copier, coller, et on recommence

Il n’est pas étonnant de voir des dizaines de médias partager une même information presque au même moment, cela arrive même plusieurs fois par jour. Ce suivisme des médias est expliqué en grande partie par le « bâtonnage » de l’information.

Une fois qu’une rédaction reçoit une dépêche importante via une des multiples agences de presse, celle-ci va se dépêcher de la republier sur son site pour apparaître en première dans les recherches Google.

Et cela, en y agrégeant des informations dans le but de coller à la ligne éditoriale, pour contextualiser ou encore pour se démarquer des autres médias qui vont reprendre la même information par la suite.

Un des points mis en exergue dans son enquête concerne le fait que malgré le rythme de production intense imposé dans certaines rédactions, les résultats ne sont pas forcément concluants. Même si un journaliste desk doit réaliser entre 6 et 15 papiers par jour, en bâtonnant à foison des dépêches AFP ou Reuters, les abonnés ne suivent pas toujours. Qui dit baisse de l’audience, dit baisse des recettes publicitaires.

La recherche de clicks et d’audience

Comme le décrit Sophie Eustache, le bâtonnage est lié à une logique productiviste. Une rédaction va chercher à avoir le maximum de clicks possibles sur ses articles, générer des interactions sur ses réseaux sociaux et amener du trafic sur le site. L’idée est d’avoir de l’audience pour vendre ensuite des encarts publicitaires, et générer plus de profits. Une logique marchande en soi et qui s’applique à bien d’autres domaines.

La recherche d’audience peut parfois amener à des situations incongrues. « Parfois, nous mettions à jour un article, sans apporter d’informations importantes, en espérant le faire remonter dans Google Actualités », explique Olivier, qui a travaillé au desk de La Tribune, au sujet de la pression autour de l’audience.

Le but des journalistes, ou plutôt des propriétaires des médias, n’est plus d’informer les lecteurs et lectrices en priorité, mais bien de satisfaire des algorithmes capricieux. De plaire aux Google, Facebook et consorts avec des articles SEO (Search Engine Optimisation) – optimisés pour les moteurs de recherche- qui ont des mots-clés pertinents, pour se retrouver en haut du panier dans Google Actualités. Pendant quelques heures seulement…

L’argent est le nerf de la guerre

Cette logique mène à une transformation de la manière de fabriquer l’information et à une augmentation de l’espace donné aux publicitaires.

Elle cite entre autres exemples sa propre expérience qui lui a valu d’entendre qu’il fallait « agrandir cet inventaire (espace publicitaire disponible, NDLR), c’est-à-dire produire des articles, pas tant pour informer le lecteur, mais pour ouvrir de nouveaux espaces publicitaires ».

Cette méthode de fonctionnement est très en vue depuis l’apparition des médias d’info-divertissement tels que Konbini ou Melty, qui ont construit leur modèle économique sur la fabrication de contenus sponsorisés, avec des « papiers calibrés pour les réseaux sociaux et les moteurs de recherche ». Les liens entre informations et publicités s’entremêlent et il devient difficile pour les abonnés de voir les différences.

L’argent est le nerf de la guerre dans le monde du journalisme. Elle rappelle ainsi que « Internet a redistribué les revenus publicitaires, monopolisés par les géants américains du web, et attisé ainsi la quête d’audience ».

Ralentir la cadence

Sophie Eustache dépeint dans les 110 pages de son enquête un tableau du métier du journalisme qui paraît affligeant. Mais c’est par ce biais-là qu’on se rend compte de ce qui ne va pas dans les rédactions. Notamment de cette logique de production de l’information à la chaîne, avec une trop grande place accordée au brandcontent (contenu produit par ou pour une marque), le besoin de produire une quantité d’articles dans un temps limité ou encore le peu de considérations envers les journalistes.

La journaliste met en avant le nécessaire ralentissement de la machine. Les journalistes ont besoin de lenteur, de plus de temps pour approfondir les sujets et éviter les erreurs commises par manque de temps ou encore les fake-news. Mais pour ce faire, il faudrait également augmenter les moyens pour celles et ceux qui souhaitent encore faire du journalisme et non du « bâtonnage », qui détériore ce beau métier.

L’article Comment le « bâtonnage » détruit le journalisme est apparu en premier sur Master Journalisme - Gennevilliers.

]]>
https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/comment-le-batonnage-detruit-le-journalisme/feed/ 0
Cold War, un film d’une beauté brute https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/si-vous-etiez-passes-a-cote-cette-semaine-voici-2/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/si-vous-etiez-passes-a-cote-cette-semaine-voici-2/#respond Mon, 23 Nov 2020 09:18:12 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=10965 SI VOUS ÉTIEZ PASSÉS À CÔTÉ CETTE SEMAINE, VOICI …. Bienvenue dans votre chronique de rattrapage hebdomadaire, un retour sur un point (!) culturel.Cette semaine, nous repartons dans les années 1950 et 1960, au cœur de la Pologne communiste et du Paris bohème.Arte diffusait, et rend encore disponible sur sa plateforme Arte.Tv, le dernier long […]

L’article Cold War, un film d’une beauté brute est apparu en premier sur Master Journalisme - Gennevilliers.

]]>
SI VOUS ÉTIEZ PASSÉS À CÔTÉ CETTE SEMAINE, VOICI ….

Bienvenue dans votre chronique de rattrapage hebdomadaire, un retour sur un point (!) culturel.
Cette semaine, nous repartons dans les années 1950 et 1960, au cœur de la Pologne communiste et du Paris bohème.
Arte diffusait, et rend encore disponible sur sa plateforme Arte.Tv, le dernier long métrage en date du réalisateur polonais Pavel Pawlikowski, Cold War (2018).
Dans ce drame en noir et blanc, un musicien épris de liberté et une jeune chanteuse passionnée,  vivent un amour impossible dans une époque impossible.

L’article Cold War, un film d’une beauté brute est apparu en premier sur Master Journalisme - Gennevilliers.

]]>
https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/si-vous-etiez-passes-a-cote-cette-semaine-voici-2/feed/ 0
Découvrons Trappes de l’intérieur… https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/decouvrons-trappes-de-linterieur/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/decouvrons-trappes-de-linterieur/#respond Fri, 13 Nov 2020 15:50:08 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=10417 La Communauté est une enquête de Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin, parue le 3 janvier 2018 aux éditions Albin Michel. Ces dernières sont journalistes et reporters au journal Le Monde. Elles ont remporté le premier Prix littéraire Hervé Ghesquière pour cet ouvrage. La Communauté est leur troisième œuvre en collaboration. Elles ont effectivement cosigné en […]

L’article Découvrons Trappes de l’intérieur… est apparu en premier sur Master Journalisme - Gennevilliers.

]]>
La Communauté est une enquête de Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin, parue le 3 janvier 2018 aux éditions Albin Michel.

Ces dernières sont journalistes et reporters au journal Le Monde. Elles ont remporté le premier Prix littéraire Hervé Ghesquière pour cet ouvrage. La Communauté est leur troisième œuvre en collaboration. Elles ont effectivement cosigné en 2007 La Femme fatale, puis Les Strauss-Kahn en 2012.

La Communauté retrace l’évolution historique de Trappes et la manière dont cette ville des Yvelines est devenue une véritable communauté. Des années 1960 à 2017, la population de Trappes s’est transformée. Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin soulignent la transition entre une génération recherchant la discrétion et l’intégration et une autre prise entre chômage, délinquance et radicalisation religieuse. Au fil des pages, la ville moderne destinée à accueillir la main d’œuvre ouvrière étrangère des Trente Glorieuses se transforme en une ville abandonnée de tous au sein de laquelle se développe une communauté fermée sur elle-même. Cette enquête sociologique et historique m’a fortement intéressée. La combinaison entre travail journalistique et écriture narrative m’a permis d’avoir une approche réaliste du sujet, mais aussi de m’impliquer émotionnellement dans l’enquête.

En effet, les auteures commencent leur essai presque comme un roman. Nous sommes plongés directement dans l’action. A Trappes, en 1990, des jeunes courent et sautent entre les lignes de chemin de fer «pour briller devant les filles et tromper la mort».

Leur course folle est stoppée par un train lancé à pleine vitesse. Bilan : un mort et un blessé. Nous apprenons rapidement que le survivant est Jamel Debbouze, quatorze ans, enfant de Trappes et habitué de la Place des Merisiers. Forcément, avec une entrée aussi fracassante dans l’enquête, j’ai été directement captivée par le récit. Dans les premiers chapitres, les journalistes appuient sur quelques célébrités issues de Trappes, comme Jamel Debbouze, Omar Sy ou encore Nicolas Anelka. Ces zooms s’attardant sur l’enfance, l’intimité et le quotidien de ces stars en devenir ont permis de capter mon attention. Mais ils permettent aussi d’illustrer la réalité de Trappes et donc d’adopter un regard sociologique.

Après cette approche émotionnelle et personnelle, j’ai découvert, dès le chapitre 3, le contexte politique de Trappes des années 1960 aux années 1980. L’approche historique des auteures est assez décousue, les événements n’apparaissent pas dans l’ordre chronologique, mais la logique du récit m’a semblé bonne et m’a donné l’impression de ne pas lire la page Wikipédia de la ville de Trappes. Le regard des deux auteures sur les communistes à la tête de Trappes est juste et transparent. Au fil de ma lecture, l’objectivité et la bienveillance de Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin m’ont permis d’entrevoir le basculement de Trappes dans le fondamentalisme religieux. Évidemment, j’ai trouvé le constat des deux journalistes préoccupant mais elles ne tombent pas dans le sensationnalisme et la recherche du scandale.

En effet, j’ai apprécié qu’elles mettent aussi en avant des figures trappistes qui tentent de rétablir une paix sociale et une certaine rationalité au sein de la communauté. Par exemple, le rôle de l’islamologue Rachid Benzine est central au sein de plusieurs chapitres. Il vient contraster avec les autres protagonistes, il prône une lecture tolérante du Coran. J’ai trouvé son portrait particulièrement intéressant et perspicace dans le cours de l’enquête. La Communauté m’a permis de voir d’un nouvel œil la population cosmopolite de Trappes. Les auteures nous font traverser tous les événements majeurs qui ont bouleversé à jamais le paysage politique et social de cette ville des Yvelines : la crise économique, le développement de l’antisémitisme, la question du voile dans l’espace public, la disparition du Parti communiste, les attentats de Charlie Hebdo… Les émotions et sentiments des différents protagonistes sont bien retranscrits et permettent d’adopter un regard bienveillant et compréhensif. D’ailleurs, certains pourront peut-être trouver que les mots utilisés ne sont pas assez durs et que les deux journalistes n’appuient pas sur ce qui fait mal.

J’ai été particulièrement captivée par l’histoire de Sihem (19 ans et jeune maman), Bilal (22ans et mari de Sihem), Fayçal (18 ans et étudiant en économie) et Mansour (en CDD chez Métro). Ils décident de partir tous les quatre en voiture à Gazantiep, ville turque, porte d’entrée de la Syrie, mais sont stoppés par un accident de circulation. Ils sont fascinés par des membres de leur entourage partis en Syrie faire le djihad. Leurs portraits sont dressés avec beaucoup de détails, les deux journalistes m’ont donné l’impression de connaître ces jeunes adultes et m’ont permis de comprendre un peu mieux leurs motivations. Leur périple est raconté comme dans un roman et m’a beaucoup intéressé.

Au delà d’une enquête, ce chapitre relate un témoignage, une histoire personnelle. Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin ont donc réussi à me tenir captiver tout au long des 330 pages de leur enquête. L’alternance entre histoire personnelles et travail historique et sociologique est très bien menée. Plus qu’une simple enquête journalistique, j’ai parfois eu l’impression de lire un roman. Leur travail journalistique sérieux m’a permis de découvrir de nombreux détails sur Trappes et ses habitants.

C’est une enquête journalistique que je recommande à tous !

L’article Découvrons Trappes de l’intérieur… est apparu en premier sur Master Journalisme - Gennevilliers.

]]>
https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/decouvrons-trappes-de-linterieur/feed/ 0