Ecologie https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/sujet/ecologie/ De la presse écrite au web Journalisme Wed, 12 May 2021 09:13:02 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/wp-content/uploads/logo-CYU-1-1-150x150.png Ecologie https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/sujet/ecologie/ 32 32 LOI climat : Deception pour les 150 « On essaie de rester positifs pour la suite » https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/convention-climat-deception-150-essaie-rester-positifs/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/convention-climat-deception-150-essaie-rester-positifs/#comments Wed, 12 May 2021 09:13:01 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=11918 Alors qu'Emmanuel Macron avait promis d'appliquer la quasi-totalité des propositions, la plupart des propositions ont été édulcorées. Retour sur les coulisses d'une expérience humaine et politique inédite

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Alexia F., étudiante guadeloupéenne de 23 ans, était l’une des 150 participantes à la convention citoyenne sur le climat. Officiellement active depuis octobre 2019 jusqu’au mois de juin 2020, celle-ci se poursuit, encore aujourd’hui, en tant qu’association. Alors qu’Emmanuel Macron avait promis d’appliquer la quasi-totalité des propositions, sans filtres, la plupart des propositions ont été édulcorées. A deux semaines d’une ultime confrontation avec le gouvernement, le 28 février 2021, la jeune femme revient sur les coulisses d’une expérience humaine et politique inédite.

1/Comment les participants de la convention citoyenne du climat ont-ils été sélectionnés ? Quels sont, selon vous, les avantages et les inconvénients d’une telle sélection dans le cadre d’une « démocratie participative » ? 

Il y a eu des tirages au sort téléphoniques. Moi, j’ai été tirée au sort via la plateforme DOM, c’est une plateforme qui permet aux étudiants des Outre-mer de venir en France hexagonale pour leurs études. Il y a eu un questionnaire, et ensuite on m’a appelé pour me dire que j’étais sélectionnée. L’avantage, c’est qu’on a été le plus représentatif possible de la population française. L’inconvénient, c’est qu’au début certains ne se sentaient pas concernés par les questions du climat, d’autres n’étaient pas du tout informés. Mais on a su pallier ça grâce aux intervenants de la convention. 

2/Qu’est-ce qui vous a motivée à accepter cette proposition ?  Avez-vous hésité ?

La question climatique, l’écologie. C’est une question qui intéresse particulièrement les jeunes de ma génération. On aimerait changer les choses. Pour nous, c’est essentiel de participer aux décisions qui sont prises.  Je suis originaire de Guadeloupe, une île qui est victime de ce changement climatique : il y a beaucoup de cyclones, de séismes, ce sont des conséquences [du réchauffement climatique]. Il y a une forêt qui est incroyable, à protéger… C’est vraiment important pour moi. Et puis, dans un second temps, la vie citoyenne, les décisions politiques… 

J’étais un petit sceptique au début, je pensais que c’était une arnaque. Le numéro était un peu bizarre, un format de téléphone en +800. Je suis allée sur le site de la convention citoyenne, et j’ai vu effectivement que c’était une initiative du président. Quand j’ai reçu les billets de train pour me rendre au CESE à Paris, là, j’ai vraiment su que c’était quelque chose de sérieux. J’étais un peu réticente aussi, car je n’étais pas du tout professionnelle dans le domaine. J’avais quelques connaissances grâce à ma licence de biologie, mais c’était vraiment très très minime. Quand j’ai vu que je n’étais pas la seule qui avait été tiré au sort, et qu’il y avait 149 autres personnes de tous horizons, ça m’a mise en confiance.

3/Comment la convention citoyenne du climat s’est déroulée exactement ?  

On se voyait une fois par mois, en week-end, au CESE. On faisait nos recherches et on continuait de travailler ensemble même en dehors des week-end. On avait des webinaires, on a eu beaucoup d’informations de la part de nos intervenants. On a été divisé en différents groupes thématiques — se nourrir, se loger, se déplacer, consommer et travailler — déterminés en fonction d’un tirage au sort. J’étais dans le groupe « se nourrir ». J’ai travaillé sur la pêche, l’agriculture, l’écocide, la loi EGalim, et l’éducation.

4/Y a-t-il eu des tensions, des sujets difficiles ? Qu’est-ce qui a été le plus compliqué dans cette méthode de travail collective ?

Trouver un terrain d’entente. On est issu de différents milieux, différentes expériences. Nos avis sont différents. C’est difficile, parfois, d’arriver à un consensus, mais on a su se mettre d’accord. Savoir ce que l’on peut mettre dans la loi, c’était difficile aussi. On n’était pas tous au courant des procédures, mais des juristes [ndr : des intervenants] nous ont aidé. Je citerais aussi la mise en place des propositions. C’est très compliqué que le gouvernement accepte nos propositions.

5/ Vous étiez également dans le groupe « Outre-mer ». Comment a-t-il vu le jour ? Quelles étaient vos actions ?

Ça n’a pas été mis en place directement [par l’Etat], c’est nous, les ultra-marins, qui avons fait la demande, car on se sentait un peu loin des décisions, sans être écarté. On savait que sur nos territoires, certaines propositions ne seraient pas applicables, ou bien que des modifications seraient nécessaires. On se voyait entre midi et deux, entre les week-ends… On prenait en compte toutes les propositions et on adaptait chaque proposition à nos territoires. On avait ainsi la possibilité d’amender nos propositions afin de répondre véritablement aux spécificités des territoires concernés.

6/ Le 10 février, le gouvernement a rendu son projet de loi Climat, revisité. Quel a été votre sentiment, votre réaction ?

Beaucoup de déception. On ne s’attendait pas à ce que toutes nos propositions passent forcément, mais les amoindrir comme ça… La loi climat, on l’a bien analysée, c’est vraiment trop mince par rapport à ce qu’on a proposé. Sachant qu’il y a un objectif de réduction de 40 % des gaz à effet de serre, la loi climat ne répondra pas du tout à l’objectif. Le crime d’écocide par exemple, ce n’est plus un crime qu’ils proposent, mais un délit, pire, on ne retrouve même plus la notion d’écocide : l’atteinte à la diversité. 

Il y a un gros problème au niveau du changement de nos habitudes, et une grosse influence des lobbys qui joue en notre défaveur, et qui, malheureusement, savent que leurs actions ne seront pas bonnes pour le climat. L’économie aussi. Le gouvernement a peur des conséquences du changement. C’est pour ça qu’on a basculé en association pour continuer à pousser, exposer nos idées auprès du parlement, un peu partout. Expliquer nos choix, discuter, transmettre notre expérience au sein de la convention. Nos idées ne passeront peut-être pas dans cette loi climat, mais ce sera pour la suivante. On essaie de rester positif sur la suite. Susciter une prise de conscience au sein du gouvernement. 

7/ Le 27 février, ce sera la dernière réunion des 150. Vous aurez l’opportunité de vous exprimer sur les modifications apportées par le gouvernement. Comment appréhendez-vous cet événement ? 

Je pense qu’on aura pas mal de débat là-dessus, pas mal de chose à dire. Ça va être tumultueux envers les représentants du gouvernement qui seront présents. L’idée [de la convention climat] c’était surtout de donner la parole, plutôt que d’accepter [réellement] les propositions. Mais c’est à double tranchant. En mettant 150 personnes à contribution, ces personnes sont maintenant informées de ce qui se passe. Elles peuvent transmettre ces informations à d’autres citoyens, même si le gouvernement ne veut pas appliquer nos propositions. La population a accès aux informations de la convention, et on espère qu’elle militera, elle aussi, avec nous.

8/ Quel avenir pour la démocratie participative, et quels bénéfices peut-on retirer d’une telle expérience ?

En Guadeloupe, j’aimerais beaucoup pouvoir sensibiliser les autres personnes au fait de prendre part aux décisions politiques. Donner son avis, s’engager pour sa ville, et après pour la France,  aussi. La convention citoyenne a été une très bonne expérience, il faut continuer comme ça pour beaucoup d’autres décisions politiques, pas que l’environnement ; des thématiques économiques, par exemple, comme le pouvoir d’achat, la vie quotidienne… Les politiques sont assez éloignés de ce quotidien. Le fait de remettre les citoyens au centre des décisions, ça permet d’aller vers un bon consensus, et une amélioration de la vie en France. C’est pour ça qu’on a proposé la réforme de CESE, qui a eu lieu très récemment : des citoyens qui sont également tirés au sort, pour prendre part aux décisions.

9/Si c’était à refaire, le referiez-vous ? Quelles ont été les répercussions sur votre vie ?

Oui totalement ! C’est une expérience incroyable, à refaire sans hésiter. J’ai rencontré des personnes incroyables avec qui j’échange encore aujourd’hui. Il y avait une très bonne dynamique de groupe. Il y a une grosse envie de changer les choses. C’était un honneur. C’est vraiment une chance de pouvoir prendre part aux décisions politiques avec un sujet qui me tient à cœur. J’ai pris conscience de ce qui m’entourait, de l’environnement, de notre influence. Ça nous a enrichis. Dans mon quotidien, j’ai changé pas mal d’habitudes : en rentrant en Guadeloupe, lors du confinement, j’ai décidé de me lancer dans le jardinage. En Guadeloupe, on a quelque chose qui s’appelle le jardin créole : on produit à côté de notre maison des fruits et des légumes de notre île, avec des plantes médicinales. Puis, dans ma vie d’étudiante, j’ai décidé de réduire mes déchets au maximum. J’évite l’utilisation du plastique, je vais au marché pour acheter des fruits et des légumes de saison, j’utilise les transports en commun… Cette expérience a énormément changé ma façon de penser sur la politique. Au début, je me sentais à l’écart, un peu, de tout ce qui se passe à Paris au niveau des décisions politiques. Là, je me suis vraiment sentie au cœur des décisions sur la transition.

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Le climat, nouvelle star des rédactions ? https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/le-climat-nouvelle-star-des-redactions/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/le-climat-nouvelle-star-des-redactions/#comments Sat, 19 Sep 2020 14:37:59 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=8733 L’article Le climat, nouvelle star des rédactions ? est apparu en premier sur Master Journalisme - Gennevilliers.

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    Le climat, nouvelle star des rédactions ?

    Le 8 octobre se tenait la 2e édition de Médias en Seine, une occasion d’aborder les nouveaux enjeux pour les médias. Parmi eux, la question du traitement des sujets environnementaux.

    Longtemps les discussions sur le climat étaient abstraites. Le climat représentait principalement un enjeu politique. Si les médias s’étaient jusque-là abstenus de traiter les sujets environnementaux ou l’avaient fait de manière relativement superficielle, ils ne peuvent désormais plus faire abstraction de ces questions depuis la prise de conscience citoyenne et scientifique.

    Dominique Seux, directeur délégué de la rédaction des Echos l’affirme « les questions environnementales sont devenues des questions de business ». Dans la rédaction des Echos la direction et les journalistes pensent que le modèle économique doit connaître un changement, la question est de savoir jusqu’où. Pour les médias économiques tels que Les Echos ou le Financial Timesl’écologie, le changement climatique, sont des sujets qui vont occuper une place primordiale parce qu’ils « sont passionnants » et qu’il n’y a pour l’instant pas de solutions. « On est au début de quelque chose qui va nous changer beaucoup, mais on ne sait pas comment ni jusqu’où » l’affirme Dominique Seux.

    Preuve que les sujets environnementaux prennent leur place dans les rédactions « beaucoup de reporters sont devenus des reporters sur le climat » explique Pilita Clark, rédactrice en chef adjointe du Financial Times. Ces journalistes risquent parfois leur vie pour enquêter. « Green Blood », une série d’enquêtes menée par une trentaine de médias – dont Le Monde en France – révèle que depuis 2009, au moins 13 journalistes auraient été tués parce qu’ils menaient des enquêtes sur des sujets environnementaux.

    A France Télévision, le pari Hugo Clément

    En 2018 France Télévision avait mené une consultation citoyenne pour savoir quel pourrait être le sujet que ses téléspectateurs voulaient voir en priorité. Une large majorité s’était prononcée pour l’écologie. Qu’à cela ne tienne, France Télévision a fait venir le jeune journaliste Hugo Clément, très impliqué sur les questions environnementales. Il sera cette année à la tête de quatre émissions de 90 minutes, un programme intitulé « Sur le Front ». L’enjeu de ce programme, traiter du changement climatique mais surtout de ceux qui se battent contre cette « nouvelle guerre mondiale ». L’idée pour France Télévision, rajeunir son public et occuper tous les formats. En plus des quatre émissions en prime, une quarantaine de vidéos inédites de 3 à 10 minutes seront diffusées sur la plateforme FranceTV Slash.

    De son côté Hugo Clément se veut très clair, il est un journaliste engagé mais certainement pas un militant, l’objectif premier de ce programme, informer les téléspectateurs. Comme un certain Nicolas Hulot il y a quelques années, il semble aujourd’hui pour France Télévision le plus à même d’incarner ce combat écologique auprès du public.

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    Environnement : quel(s) rôle(s) pour les médias ? https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/environnement-quels-roles-pour-les-medias/ https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/environnement-quels-roles-pour-les-medias/#comments Sat, 19 Sep 2020 14:23:58 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=8725 L’article Environnement : quel(s) rôle(s) pour les médias ? est apparu en premier sur Master Journalisme - Gennevilliers.

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    Environnement : quel(s) rôle(s) pour les médias ?

    illustration environnement et médias
    Par Floriane Padoan

    Cohérence éditoriale, pédagogie de la complexité, vulgarisation… Les enjeux sont nombreux pour les journalistes qui veulent traiter au mieux de transition écologique. Pour en parler et trouver des pistes à suivre, ils se sont retrouvés mardi au 2e étage des Échos pour le festival Médias en Seine. 

     Jon Henley est correspondant pour l’Europe au Guardian. Son journal a fait le pari de s’engager en faveur de l’environnement, il y a trois ans. Pour lui, l’engagement journalistique passe par un changement de « quelques idées qui depuis deux siècles définissent ce qu’est un bon journalisme : objectif, équilibré, vérifiable, et qui représente les deux points de vue. » Dans un contexte d’urgence climatique, il faudrait donner une priorité de traitement médiatique à l’environnement. Pour Jon Henley, « la meilleure façon de s’engager sur le sujet de l’environnement, c’est de le couvrir dans tous ses aspects, dans toutes les rubriques du journal, le couvrir sans cesse. »

     Mais pour Catherine Nayl, directrice de l’information de France Inter, cette prise de position exige une cohérence entre les journalistes et la régie publicitaire : « on peut avoir tous les jours un papier sur la protection de l’environnement, et un autre sur la colère d’un constructeur immobilier contre de nouvelles mesures européennes, dans le même journal. » Pour un domaine dont l’équilibre économique dépend souvent des recettes de la publicité, la journaliste soulève un problème : comment faire vivre la presse et être en accord avec ses valeurs ?

    Une fois de plus, l’exemple du Guardian offre une solution : « lorsque le journal publie des enquêtes, des projets, ou organise une opération spéciale environnement, les dons des lecteurs se font plus abondants », témoigne Jon Henley. Le journal, qui ne vit que des dons de ses lecteurs et non pas de la publicité, a tout avantage à traiter d’environnement.

    Traiter d’environnement, oui, mais comment ? Pour Olivier Aballain, responsable de l’Académie ESJ « parler du réchauffement climatique, ce n’est pas être engagé. ». Il fait appel à « la rigueur du journalisme scientifique », pas assez présente dans les journaux selon lui. Attention cependant aux publics que cela pourrait repousser : comme le rappelle Catherine Nayl, « dans la presse généraliste, de plus en plus de “féminins” souhaitent investir le sujet, mais ne le font pas par manque de contenus vulgarisés par les experts. » Pour elle,  l’enjeu climatique concentre finalement la question de « la confiance accordée au journalisme aujourd’hui  » : «  Dans notre éducation, on nous a appris que tout était blanc ou noir. On ne voit pas les nuances de gris. Or toute question liée à l’urgence climatique relève forcément de la pédagogie de la complexité. ».

    Le correspondant en Europe pour le Guardian rebondit sur cet enjeu de la confiance en rappelant les deux vagues de canicule qui ont frappé l’Europe cet été. Une photo à la Une de son journal représentait cette période d’intense chaleur par « trois gamins italiens dans une fontaine, en train de rire ». Rires dans la salle. Une responsable des programmes de France Télévision renchérit : « On a peur des sujets anxiogènes. »

    A la fin de cette Master Class, les besoins des journalistes pour mieux traiter d’environnement sont nombreux. Même si le défi paraît difficile à relever, et qu’aucune solution express n’a été trouvée, quelques journalistes évoquent la possibilité de partenariats, la nécessité de réfléchir à d’autres formats… Si les enjeux climatiques remettent en question les modes de consommation, ils bousculent aussi le paysage médiatique.

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    Miguel Puente Pattison :  » Il faut prendre en compte les effets de la libéralisation commerciale sur le climat » https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/miguel-puente-pattison-il-faut-prendre-en-compte-les-effets-de-la-liberalisation-commerciale-sur-le-climat/ Mon, 28 Dec 2015 15:49:15 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=4273 Par Clément BARBET  Miguel Puente Pattinson est le représentant de la Commission européenne en France, il a accepté de répondre à nos questions sur le rôle de L’Union Européenne dans les négociations de la Cop 21, et sur les défis auxquels les institutions européennes sont confrontées actuellement. Clément Barbet : Quel était le rôle de […]

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    Par Clément BARBET 

    Miguel Puente Pattinson est le représentant de la Commission européenne en France, il a accepté de répondre à nos questions sur le rôle de L’Union Européenne dans les négociations de la Cop 21, et sur les défis auxquels les institutions européennes sont confrontées actuellement.

    Clément Barbet : Quel était le rôle de la Commission européenne dans les négociations de l’accord de la COP 21 ?

    Miguel Puente Pattison : La commission européenne jouait  le rôle de leader des pays de l’Union Européenne dans ces négociations. L’Union européenne était une des 195 parties, et elle a présenté une position unifiée des 28 États membres. Ces derniers se sont mis d’accord pour plaider pour des objectifs de réductions d’émissions de gaz à effet de serre commun.

    Comment se fait-il que chaque pays européen disposait d’une délégation alors que la Commission est censée parler en leurs noms ?

    Il est vrai que chaque pays européen a eu un double rôle étant donné que nous étions dans une convention sous l’égide de l’ONU : chaque pays dispose d’un siège tout comme l’Union qui dispose elle aussi d’un siège pour représenter l’ensemble de ces pays. Ce qui était inédit et important dans cette conférence, c’est que la position des 28 était véritablement commune. Même si chaque pays à un siège aux Nations Unies, ces pays n’ont pas négocié individuellement pour l’obtention d’un résultat. Tout était délégué à L’UE qui a mené les négociations sous l’égide de la Commission.

    Quel était le  message  porté par l’Union européenne pendant ces négociations ?

    L’Union voulait porter trois messages. Le premier, c’était la volonté d’un accord ambitieux: nous souhaitions porter l’objectif d’un réchauffement en deçà des 2 degrés, et si possible le limiter à 1,5 degrés. C’est essentiel pour prendre en compte les risques auxquels sont confrontés les pays insulaires. Le deuxième message c’est qu’il fallait que l’accord de Paris soit contraignant. Enfin, le dernier c’est qu’il fallait  que tous les pays se retrouvent tous les cinq ans pour adapter ce texte aux innovations technologiques.

    L’ONG Cororate Europe Observatory a publié le 4 décembre dernier, un document interne qui révélerait que la Commission aurait donné des instructions à ses négociateurs de refuser que le futur accord climatique puisse imposer des limites au commerce. Que répondez-vous ?

    C’est faux. Les négociations concernant le changement climatique, ici, à Paris et la politique commerciale de l’Union sont vraiment distinctes. L’Union européenne a une politique commerciale commune, vous n’êtes pas sans savoir qu’en ce moment ont lieu les négociations TAFTA avec les États-Unis par exemple…

    Évidemment, même si les négociations sont distinctes, il faut prendre en compte les effets de la libéralisation commerciale sur le climat. L’aviation et le transport de marchandises ont bien sûr un effet sur le réchauffement climatique c’est pourquoi nous voulions que ces secteurs soient mentionnés dans l’accord de Paris,  et qu’ils prennent leurs responsabilités face à leurs rejets massifs de gaz à effet de serre. Par exemple, en investissant dans des technologies vertes qui pourront leurs permettre d’être moins polluant.

    Vous avez évoqué les négociations sur le traité transatlantique. Que répondez-vous aux militants contre les traités TAFTA et CETA selon lesquels ces traités pourraient permettre l’importation vers l’Europe de gaz de schiste ou encore de pétrole issus de sables bitumineux de la province d’Alberta au Canada ? 

    L’Union ne peut pas obliger un état souverain  de faire tel ou tel choix sur sa politique énergétique. Une chose est cependant certaine : aucune marchandise, aucun produit ou aliment ne pourra être distribué sur le territoire de l’Union s’il ne respecte pas les normes et critères de l’UE. C’est un engagement essentiel depuis le début des négociations entre l’Europe et l’Amérique.

    Au début du mois avait lieu, à Bruxelles, des discussions sur la mise en place de la taxe sur les transactions financières qui pourrait permettre de doter le fond vert pour le climat. Malgré de longues discussions aucun accord n’a été trouvé. Pourquoi cet accord est-il si difficile à mettre en place ?

    C’est assez simple : parce que la fiscalité reste un domaine national dans la distribution des compétences au sein de l’Union européenne. C’est difficile d’aller vers une harmonisation fiscale au sein de l’Union européenne car il y a beaucoup de divergences en ce moment. Ainsi, même si la taxe sur les transactions financières ne sera mise en place que par 10 pays, c’est déjà un premier pas et la Commission Européenne soutient ardemment cette proposition essentielle pour lutter contre le réchauffement climatique.

    Pour terminer, quel est votre message aux électeurs français qui ont été nombreux à voter pour des partis politiques se disant contre « le diktat bruxellois » ? Comment faire aimer l’UE aux européens ?

    Ce n’est pas le rôle de la Commission Européenne de s’occuper des élections nationales mais il est vrai que nous devons lutter contre le désamour ambiant de certains contre l’UE. D’abord je pense qu’il  faut expliquer que l’Europe est sans doute la meilleure arme face à la globalisation financière : comment chaque pays pourrait-il lutter face à des géants économiques tels que la Chine ou les Etats-Unis? 

    Ensuite il faut imaginer les conséquences concrètes si on fermait les frontières par exemple… Nous ne pourrions plus circuler librement entre les pays européens mais ce serait pareil pour les marchandises. Cela aurait des impacts sur le quotidien de chaque citoyen.

    L’union et le partage des compétences sont la seule stratégie à adopter face aux défis humains et économique de notre époque.

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    Climat : Quand le « crowdfunding » s’engage https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/climat-quand-le-crowdfunding-sengage/ Fri, 13 Nov 2015 10:26:09 +0000 https://www.master-journalisme-gennevilliers.fr/?p=4129 L’article Climat : Quand le « crowdfunding » s’engage est apparu en premier sur Master Journalisme - Gennevilliers.

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    Par Clémentine Spiler

    L’économie participative ou « crowdfunding » s’est imposée depuis la fin des années 2000, notamment grâce à internet et aux réseaux sociaux. Source d’innovation sociale et d’entrepreneuriat, elle ambitionne désormais de servir l’écologie, à l’initiative de start-ups mais aussi de grands groupes énergétiques.

    Enfant chéri d’internet et de l’anticapitalisme, l’économie participative a révolutionné nos modes de financement. Son principe : faire financer son propre projet par une communauté d’individus plutôt que par une banque. L’idée n’est pas nouvelle, mais a connu une croissance exponentielle avec l’arrivée d’internet, permettant aux projets les plus fous de prendre vie. Aujourd’hui, la tendance écologique simpose sur les plateformes de crowdfunding. Une évolution logique pour deux concepts qui valorisent l’altruisme. 

    Economie de sensibilisation

    Les nouveaux acteurs du crowdfunding écologique sont en majorité des start-ups cherchant à innover. Les moyens de transport propres, le tourisme éco-responsable, l’habillement écologique et durable… L’idée n’est pas seulement de faire financer son projet, mais aussi de donner l’occasion au citoyen de s’approprier l’innovation écologique et par là-même de le sensibiliser à l’urgence de ces mesures.

    Les entreprises l’ont bien compris : l’économie participative tire sa force du web. Ces plateformes sont aussi des réseaux sociaux. Lorsque l’on paye, on adhère à une cause, on demande à suivre l’évolution d’un projet. L’investissement devient engagé, militant. Dans le cas de l’écologie, à laquelle il est si difficile d’intéresser investisseurs et grand public, le crowdfunding s’annonce être une solution révolutionnaire.

    A tel point que même les grands groupes énergétiques rejoignent le mouvement. Engie, anciennement GDF-Suez et troisième mondial dans le secteur de l’énergie a lancé cet été Greenchannel.fr, sa propre plateforme dédiée au financement des énergies renouvelables. Son fondateur, Mathieu Dancre, annonce vouloir faire financer des projets à hauteur de 100 millions d’euros en 2016. Chaque donateur recevra des dividendes. Un crowdfunding de haut vol qui relève plus de la finance que de la générosité. Ce que beaucoup d’observateurs comme Terra Eco considèrent comme une manière « d’organiser la riposte ».

    Levier politique

    En effet, ces grands groupes ont du souci à se faire. Au niveau local, le crowdfunding pourrait devenir un acteur majeur du développement durable. Encouragé par le gouvernement actuel qui cherche à favoriser ces initiatives. Au 1er octobre, les lois encadrant l’économie participative ont été assouplies. La loi sur la transition énergétique devrait, quant à elle, permettre aux entreprises vertes de proposer aux habitants proches de leurs installations une part de leur capital.

    De quoi offrir aux internautes et aux citoyens tous les outils nécessaires pour s’impliquer et pousser les géants de l’énergie à agir. Dans le contexte d’une sensibilisation difficile aux dangers du réchauffement climatique, le crowdfunding se pose comme l’un des leviers les plus efficaces pour éveiller l’opinion.

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