Par Pauline Bluteau

« J’aime le journal papier » : une exception ? Depuis quelques années, le constat est clair : la presse écrite va mal. De moins en moins de lecteurs se rendent dans les kiosques, préférant une lecture de l’actualité sur les smartphones. Principale conséquence du recul de la presse papier, l’augmentation du prix des journaux. Alors, c’est grave docteur ? Pas si sûr…

D’après l’ancien président de la chaîne LCP-AN, Gérard Leclerc : « l’écrit n’est pas menacé, il y a un transfert de la lecture sur papier à la lecture sur les écrans ». Les temps changent et le tourbillon numérique ne fait que commencer. Les journalistes doivent désormais s’adapter à leurs lecteurs et à leurs nouvelles façons de consommer l’information. « Chacune des formes d’expression a son intérêt mais on ne lit pas de la même manière sur les tablettes et sur un support papier » confirme le journaliste.

Aujourd’hui, tout va plus vite, la diffusion de l’actualité se mesure en minutes voire même en secondes. Des bouleversements qu’il faut savoir accepter en tant que diffuseur de l’information : « Avant, on recevait les dépêches toutes les 2-3 heures. On travaillait différemment, on partait à quatre pour faire un reportage, aujourd’hui, on est seul. » Pourtant, malgré ces évolutions, le journaliste ne doit pas perdre de vue son objectif premier : informer le plus grand nombre sur tous les domaines de l’actualité. « Toutes les infos ne se valent pas ». C’est ce qu’affirme Gérard Leclerc, également éditorialiste politique de la revue We demain. Le lecteur doit être conscient d’être sans arrêt conforté dans ses idées lorsqu’il lit l’information sur Internet. « On enferme chacun dans ses centres d’intérêt, c’est le véritable danger du numérique ».

Sur le net, on consulte l’information en fonction des requêtes que l’on tape sur les moteurs de recherche. S’ajoutent à cela les algorithmes qui personnalisent les résultats en fonction de nos précédentes recherches, ce qui enferme un peu plus le lecteur dans ses idées. Alors lire l’actualité sur son smartphone, c’est bien, mais il faut savoir que notre vision du monde est biaisée par Internet. « On perd l’ouverture d’esprit de l’information » explique Gérard Leclerc.

Cette ouverture d’esprit est également mise de côté quand, selon lui, le téléspectateur regarde le journal télévisé. Les chaînes diffusent les sujets susceptibles de plaire au public, qu’importe s’il loupe une partie de l’actualité, comme sur Internet. « L’avantage de la presse papier, c’est qu’elle traite de tout » conclut le journaliste. Force est de constater que la presse écrite a, aujourd’hui encore, des qualités dont les autres médias ne peuvent pas se vanter.