Par Marie-Caroline Royet

Dans les locaux du site universitaire de Gennevilliers, rencontre avec un personnage difficile à tracer sur le web mais pas méconnu du monde journalistique ; Adel Gastel. Reporter pour la chaîne France 24, il concentre surtout son attention sur les pays du Moyen-Orient. Ce qu’il a vu et ce qu’il a entendu, il a choisi de le retranscrire autrement, à travers le dessin.

« Je ne suis pas dessinateur » et malgré son talent évident, il nous l’a assuré, il a appris seul. C’est à défaut d’images qu’il s’est mis à dessiner. Afin de retranscrire les atrocités qui se passent en Palestine, en Syrie, des pays en guerre contre le pouvoir et contre l’Etat Islamique. Une nouvelle façon d’informer les populations et c’est peut-être que les mots lui paraissent trop pauvres pour décrire l’indescriptible qu’il a choisi le dessin.

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Avec l’appui de France 24, il a réalisé un web documentaire sur le conflit israélo-palestinien. Il décrit le quotidien de civils subissant les bombardements qui ne savent même plus par qui ils sont attaqués. Un récit poignant rassemblant les quatre médias : son, texte, vidéo et dessin. Cette association donne l’impression au lecteur d’être plus impliqué, on entend les sons, on ressent des émotions face à ces images. Bien entendu, il est parfois amené à rajouter des dessins fictifs dans son récit. « Il n’y a pas besoin d’être Léonard de Vinci pour faire du storytelling » car selon lui le dessin n’est pas une fin en soi, c’est l’information qui en ressort qui compte.

En observant ses dessins, un détail est frappant…aucune couleur n’est présente. Un choix justifié par l’auteur pour des raisons artistiques et journalistiques. « L’actualité n’est pas en noir et blanc » alors pourquoi rendrait-il cette actualité « belle » en ajoutant des couleurs superficielles ?

Ce qui permet à cet homme inspirant de ne pas s’essouffler, c’est bien son métier. « Le journalisme vous permet de vivre la vraie vie » et c’est ce que tout être humain, reporter de guerre ou non, devrait expérimenter au moins une fois dans sa vie, non ?