Rencontre autour du Podcast

par | 19 Sep,2020

L’événement qui a réuni plus de 4 500 participants lors de la première édition s’engage à dévoiler durant la journée les bouleversements des médias. Une chose est sûre, les médias font leurs révolutions avec les médias de demain. L’exemple le plus probant est le Podcast.

Le festival Médias en Seine est de retour à la Maison de la radio et au siège du groupe Les Echos/Le Parisien. Pour cette deuxième édition, les organisateurs (France Info et Les Echos) ont voulu aller plus loin que l’année précédente. Selon Corinne Mrejen, directrice générale du groupe Les Echos-Le Parisien, “L’enjeu c’est d’ouvrir les fenêtres ! »

 Avec plus de 180 personnalités des médias des quatre coins du monde, l’événement international souhaite proposer de rencontrer ceux qui font les médias aussi bien au grand public qu’aux étudiants et professionnels autour de “keynotes”, conférences/débats et masterclass.

Mutations dans l’industrie des médias

Avec un format dans la continuité de la radio, le phénomène du podcast a su créer un rendez-vous et il n’en finit plus de séduire les groupes de médias. Selon le dernier pointage Médiamétrie de mai 2018, en France près de 4 millions de personnes écoutent des podcasts radio tous les mois.

 A l’occasion, les organisateurs de Médias en Seine ont souhaité invités Thomas Rozec, rédacteur en chef, animateur de Programme B à Binge Audio et Jules Lavie, rédacteur en chef de Code Source pour présenter ce nouveau média à travers une masterclass intitulé : Comment raconter l’actualité en podcast ? Ils ont tous les deux la volonté de mettre ce format sur le devant de la scène.

Le podcast ou le « format de soi »

« A la base c’est un format de l’intime, un format où l’on parle de soi, on donne et laisse entendre beaucoup de choses de soi  » indique Thomas Rozec. Ce nouveau média invite le journaliste à “incarner le programme” en devenant un personnage pour convaincre son auditeur. Jules Lavie confirme en déclarant que le podcast est le “média de l’intime notamment au niveau du ton”.

L’enregistrement d’une émission nécessite au journaliste une adaptation avec le nouveau média. Il doit trouver à la fois un “juste dosage” dans ses propos et avoir pour principal intérêt la diffusion d’information. L’émotion est une manière de faire passer l’information. De cette manière, le podcast n’est plus un média comme les autres. Il est vu et perçu comme un changement notable dans l’industrie des médias.

Un modèle économique difficile à mettre en place

Aujourd’hui, les médias mettent en place différentes méthodes pour s’intégrer dans le podcast. Ils tentent de trouver la recette parfaite pour attirer les auditeurs.

Avec une logique de travail éloignée de la demande d’audience, Le Parisien fait le choix de la confiance envers les journalistes de sa rédaction. Ce choix peut étonner étant donné la précarité du monde journalistique mais le directeur des programmes n’est pas effrayé. “En tant que rédacteur en chef de Code Source, j’essaye d’avoir une vision de long terme. Je ne veux pas me dire tel numéro a cartonné et tel numéro cartonne moins. Je considère qu’il ne faut pas s’arrêter aux audiences.”.

Pour Binge audio, la tendance est similaire. Thomas Rozec envisage d’avoir “une vision globale” Elle consiste à ne pas restreindre le nombre d’émissions pour Programme B. Certaines thématiques ne fonctionnent pas, en l’occurrence sur le climat. Cela ne doit pas empêcher de les traiter.

En parallèle de Code Source qui est financée par Le ParisienProgramme B dispose d’un financement tout particulier. Puisque Binge Audio n’est pas une structure en collaboration avec un journal, il lui faut des revenus extérieurs pour faire fonctionner les différents podcasts. En l’occurrence, Binge Audio est financée à hauteur de ¼ par des revenus publicitaires et ¾ par de la production déléguée. Il peut donc arriver d’avoir une publicité au début de l’un des podcasts. Mais ce système de financement ne force pas la structure à traiter plusieurs thématiques. Le média est libre de choisir son sujet.

Avec près de 300 000 écoutes par mois pour Programme B (Binge Audio) et une dizaine de milliers d’écoutes pour chacune des émissions de Code Source, les médias de demain ont d’ores et déjà un avenir rempli de succès.