Par Nina Di Battista et Maxime Grimbert

Charlotte Cabaton est de ces jeunes journalistes qui mènent l’essentiel de leur carrière sur le web. Face à nous, elle a accepté de partager son parcours. Une heure de dialogue et de réflexion sur les évolutions à venir des pratiques journalistiques.

Charlotte Cabaton vient de quitter son poste de rédactrice en chef adjointe à Atlantico, un pure-player d’informations. Une expérience de deux ans et demi qui se révèle passionnante bien qu’harassante. «Notre équipe composée de 10 journalistes doit produire 12 articles par jour ». Un rythme soutenu auquel personne n’ose s’attendre. Charlotte prévient : « le journaliste d’aujourd’hui est à 50% entrepreneur. Il faut réfléchir produit, et savoir le vendre ». Sur le web, pas question de prendre son temps, il n’y a pas de place pour raconter de belles histoires.

« Nous devons accrocher l’attention du lecteur en 5 lignes »

En la matière, Charlotte Cabaton sait de quoi elle parle. En 2005, elle sort diplômée de Sciences Po, un master de journalisme en main. Son arrivée sur le marché du travail coïncide avec les balbutiements de la presse web. «On m’a naturellement orienté vers ce support», concède-t-elle. France 24, LCI puis Atlantico, Charlotte participe à toutes les réflexions stratégiques de développement des sites web. Un processus long, «encore en cours» estime-t-elle. Mais le potentiel est là. Internet représente une porte d’entrée pour l’information. De son regard de journaliste web, Charlotte part en nous glissant de précieux conseils. «La clé ? Une information qualitative », «il faut s’interroger sur toutes les couches de la population et leurs attentes ». A nous de jouer.