Chaque 8 mars, la Journée internationale des droits des femmes fête l’égalité entre les sexes, salue les combats féministes d’hier, et encourage ceux de demain.

Une journée initiée par une journaliste il y a plus d’un siècle

Son nom n’est pas le plus connu, et pourtant, Clara Zetkin est l’une des pionnières de l’émancipation des femmes. En 1907, la journaliste allemande organise la première conférence internationale des Femmes socialistes. Cela fait alors plusieurs années que la fondatrice du journal Die Gleichheit (« L’Egalité ») contribue à la construction d’un mouvement social-démocrate féminin, à une époque où les femmes n’ont pas encore d’indépendance économique et ne peuvent adhérer à un parti politique.

A cette conférence inédite suit une seconde en 1910. Cette année-là, Clara Zetkin formule l’idée d’une journée internationale des femmes, célébrée pour la première fois en 1911, en Allemagne, en Autriche, ou encore en Suisse. Quelques décennies plus tard, la journée est officialisée par l’Organisation des Nations Unies en 1977, puis en France en 1982 sous la houlette de la ministre Yvette Roudy.

A ne pas confondre avec une « fête de la femme »

Pas de courbettes, ni de présents symboliques. Le 8 mars n’a rien à voir avec une Saint-Valentin, et reste une journée dédiée aux manifestations féministes et aux droits des femmes qui ne sont pas encore acquis à la même vitesse partout dans le monde. Si l’engagement d’aujourd’hui milite pour l’égalité salariale, l’écriture inclusive, ou une plus grande présence féminine dans les médias, il reste beaucoup à faire dans certains pays où l’égalité a été longtemps jetée en pâture. C’est le cas en Iran et en Arabie Saoudite qui imposent le port du voile à toutes les femmes. Par ailleurs, les femmes saoudiennes n’ont pas obtenu le droit de conduire avant 2018. La journée internationale est donc l’occasion d’ouvrir les yeux sur de nombreuses injustices au-delà de notre regard occidental, même si elle ne peut être reconnue partout. Cette année, les pensées vont plus particulièrement vers les femmes qui résistent face à la guerre en Ukraine.

Le thème 2022: « L’égalité aujourd’hui pour un avenir durable »

Après une édition 2021 placée sous le signe du « Leadership féminin : Pour un futur égalitaire dans le monde de la Covid-19 », celle de 2022 met en avant « L’égalité aujourd’hui pour un avenir durable ». L’occasion de sensibiliser le plus grand nombre au changement climatique et à ses conséquences qui ne touchent pas de la même façon les hommes que les femmes. Selon l’ONU, elles ont même 14 fois plus de risques de mourir que les hommes en cas de catastrophe naturelle. Dans les pays les plus pauvres en particulier, les déplacements liés aux sécheresses, inondations, ou canicules sont aussi des conditions propices aux violences et aux mauvais traitements dont elles sont victimes.

Porté vers l’avenir, le thème 2022 doit également donner davantage de visibilité aux jeunes militantes pour le climat : outre la suédoise Greta Thunberg déjà installée sur la scène médiatique, citons l’ougandaise Vanessa Nakate, la belge Anuna De Wever, ou la française Camille Etienne. Des visages qui réduisent chaque jour les stéréotypes infligés aux jeunes filles et deviennent des actrices essentielles de notre futur.