Alors que le gouvernement français plongeait, le 17 mars dernier, sa population dans un confinement généralisé, beaucoup de jeunes se sont retrouvés pris de court, contraints à cohabiter avec papa et maman. Avec l’annonce d’un second confinement, nombreux sont ceux qui ont donc eu des envies d’ailleurs, loin du cocon familial.


Enfin. Après avoir supporté difficilement son premier confinement avec ses parents, Clarisse s’en va. Elle s’en va, mais pas si loin de chez elle que ça, six-cents mètres à vol d’oiseau tout au plus.  La jeune femme originaire de proche banlieue parisienne part chez une amie pour s’y confiner à deux. “On en avait déjà parlé cet été et là ça s’est décidé rapidement parce qu’on avait chacune nos plans qui sont tombés à l’eau. Donc au lieu d’être seules on s’est mise toutes les deux, c’était la bonne occasion“ raconte-t-elle.

Clarisse fait partie de ces nombreux jeunes qui ont franchi le pas d’un deuxième confinement entre potes. Une version 2.0 entre copines mais dans un contexte assez différent de mars dernier. Car si la vie s’était suspendue pendant ces quelques semaines, cette-fois ci le monde continue de tourner. Pas évident d’y trouver sa place et de vivre la grande expérience tant rêvée. “ Comme on en est en télétravail toutes les deux, on ne se voit pas trop le matin, à peine le temps de prendre un café et chacune retourne à ses occupations. L’après-midi c’est pareil. On se retrouve vraiment le soir où on discute pas mal, on dine ensemble devant un film et on va se coucher. L’emploi du temps est chargé et finalement on n’a pas la force ni le temps de faire grand-chose “ confie-t-elle.

fête floutée

Même son de cloche pour Eléa, 23 ans. Originaire de Marseille, elle avait passé son premier confinement chez son copain et ses potes à Toulouse. Pour ce deuxième round, elle a décidé de s’y reconfiner avec la même équipe, à deux-trois exceptions près. Pour elle aussi, fini le temps de l’insouciance du printemps dernier : “ Ce qui a changé aussi c’est qu’on a déjà fait un confinement, donc tout le monde s’est adapté beaucoup plus vite au nouveau. Que ce soient les entreprises, les universités ou même nous, il y a un vrai changement de rythme entre ces deux confinements. Comme les écoles n’étaient pas préparées au premier, on avait beaucoup de temps libre, voir pas cours du tout. Pour ce nouveau, toutes nos facs se sont adaptées et sont déjà rodées. Ça veut dire qu’on a cours en visio toute la journée chacun de notre côté. On se retrouve uniquement le soir et du coup on est moins dans l’expérience et la découverte. Je dirais qu’on a perdu le fun de l’inconnu et qu’on est beaucoup plus dans le train-train, la routine “.

Entre nostalgie pour l’une et découverte pour l’autre, ces deux témoignages s’accordent pour dire que la situation a bien évolué. Et c’est la (triste ?) réalité. Le monde qui un temps s’est arrêté à repris son cours. Eléa l’explique avec un certain recul : “ maintenant on a l’habitude de vivre avec cette crise sanitaire. C’est simplement devenu une sorte de quotidien de vivre avec ce virus dans notre société “. Tant idéalisé, ce deuxième confinement entre amis se révèle pour certains moins prometteur qu’ils ne l’avaient imaginé. A l’image de la société, nos quotidiens se sont adaptés à vivre aux côtés de ce virus et l’effet de nouveauté s’est vite estompé pour laisser place à la morosité. Mais comme le printemps, des jours meilleurs viendront. Il ne reste plus qu’à attendre.